Sweet Tooth
6.2
Sweet Tooth

Série Netflix (2021)

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Voici typiquement le genre de série à laquelle on adhère tout de suite, ou pas du tout.
Avec un excellent pilote qui donne le ton ; la douceur, l'innocence presque mièvre qui
va en faire roupiller, déchanter, mécontenter plus d'un. Et la musicalité, surtout !
Et oui, désolé, on ne se refait pas, et je suis extrêmement sensible à la musique;
surtout quand elle porte la série ce qui est le cas ici comme le fut In the Loop avant,
histoire de le placer car on est dans la même approche.
N'en déplaise donc à la critique très dure de Comicsblog; très pointue, très foisonnante, et plutôt juste. Elle n'en reste pas moins très subjective, et pour ma part, elle a oublié toute la force musicale de ce conte, et le mimétisme confondant de Gus avec l'animal revendiqué ( lol) quoique l'on pense de son jeu. Car c'est bel et bien le personnage central de Sweet Tooth et perso, j'ai aimé son jeu innocent; si l'on vient à penser qu'il va évoluer dans la série. J'ai trouvé cela normal que la direction l'oriente vers le jeu qu'il a produit. Ses oreilles sont atomiques ! j'ai trop kiffé les oreilles de Gus.
En fait, je crois que j'ai poursuivi la série pour voir ses oreilles frémir, son visage, ses yeux, ses bois, ce minois de faon, prendre peu à peu confiance en lui au fil des épisodes. cochon et cerf sont les mieux exécutés soit dit en passant. Je serais sûrement le seul à me comprendre là-dessus, mais je l'ai trouvé émouvant comme l'ensemble dans un jeu sans étincelle pour le moment et suivant les lignes d'un conte avec son narrateur et sa musique entrainante. Alors, oui, d'aucun ne se détache et c'est peut-être le docteur Singh qui pour le coup est vraiment mal inspiré et je pèse mes mots. La direction d'acteur n'est d'ailleurs pas vraiment essentielle, ici, on le voit bien, c'est criant, comme si on avait voulu créer une sorte de distanciation. A la manière d'un livre que l'on ouvre et qui s'anime, avec de la grâce parfois, beaucoup de légèreté, c'est sûr, et même quelques scènes plutôt osées et imprévues. Sweet Tooth trace ainsi son chemin.
Comme je n'ai pas le repère du comics en question, je n'en tiendrai pas compte et passerai volontiers la main pour le respect ou non de l'histoire initiale. J'ai pris cette série sans aucune information, comme à mon habitude, même si l'affiche très "jeune public" ne m'alléchait pas à première vue. Stranger Things non plus n'a pas toujours eu des affiches très porteuses et il fut
un temps où les affiches étaient plus percutantes et plus importantes. J'ai pour habitude donc de prendre une série comme elle vient, et j'adhère ou pas en fonction de la Pertinence du Sujet et de la Réalisation. J'ai tout de suite détesté La Valla poisseux visuellement. Je suis donc très sensible à la qualité de la photo et Sweet Tooth avec ses décors splendides et ses (parfois) très jolis effets et autres mouvements de caméra emportent vite l'adhésion; quand ils sont, en plus, sublimés par une superbe musique. Oui, on voit tout de suite qu'on part dans le conte totalement inoffensif, et quand on ajoute la voix grave bien pensée du narrateur, ça fait mouche. Là aussi, j'aurais pu m'abstenir de poursuivre tellement je déteste les voix off, et puis finalement, ici, ça coulait de source.
Sweet tooth, on y sera sensible, ou pas. Certains qualifieront ce spectacle de guimauve indigeste, au contenu limite prétentieux et à l'interprétation médiocre. et pourtant, si on mélange l'ensemble, cela devient beaucoup plus digeste que prévu, voire, pour certains comme moi, vraiment très appréciable. Et Sweet Tooth vient vite coller aux dents, après, quand le caramel prend, et on ne décroche plus. C'est ce qui m'est arrivé. On en oublie les lacunes, on les voit moins.
Même si on aurait voulu plus d'action, plus de scènes en papier film ( loll je plaisante ) plus de charisme et d'épaisseur dans les personnages, un lapin aussi un peu plus accrocheur ( bon, moi, il m'a fait marrer pour son côté kitsch là encore très assumé) et j'en passe et des meilleures, on peut tatillonner sur tout, il n'empêche que c'est singulier et ça change.
Ainsi l'idée d'enfants hybrides me plaisait déjà assez sur le papier pour me laisser tenter. Et cette première saison m'a bien embarqué, merci Netflix! pour l'intégralité, et vade retro, Disney +, pour ta becquée à la petite semaine, et j'espère qu'elle se poursuivra et que les personnages évolueront car Sweet Tooth détonne par rapport à nombre de séries beaucoup plus médiocres et persistant à surfer sur des thématiques archi saturées ! Alors forcément, au regard de tout ça, malgré ses défauts je le répète j'en suis convaincu, assumés, c'est du Robert Downey Jr, tout craché, ça ! Sweet Tooth m'a enchanté. Un enchantement, voilà. Comme le fut, il y a quelque temps, le trop méconnu et sous-estimé "In The Loop" dans un mode certes plus mélancolique.
Enfin je trouve toujours courageux de porter le dessin à l'écran, quel que soit le matériaux initial.
En cela, In The Loop est une merveille quand on sait d'où il vient.
Et ce Sweet Tooth porte habilement son titre qui à lui seul dit presque tout. Manque plus que les oreilles pour la touche fantastique.

UgoLemasson
8
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le 7 juin 2021

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UgoLemasson

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