Je suis tombée tout à fait par hasard sur Sweet/Vicious, cette série à la limite de l'hyper-violence et à l'humour parfois un peu extrême qui prend comme trame de fond un sujet très difficile, mais intéressant.
En effet, elle prend le parti de raconter l'histoire de Jules, une étudiante à la limite du cliché féminin (une blonde qui aime le rose...) qui, suite à un terrible traumatisme l'année précédente, un viol, s'en prend désormais à tous les violeurs du campus de son Université. A côté de cela, Ophelia, élève j'en foutiste bien que brillante, a de bonnes compétences informatiques et tombe par hasard sur un tabassage en règle de la main de Jules. Elles vont ensuite bon gré mal gré s'allier pour tenter de gérer la catastrophe dans laquelle elles se sont fourrées.
La série, à la limite de l'humour indigeste (bien trop de vomi dans le 1er épisode...) voire carrément morbide (mais un peu d'ironie grinçante fait du bien de temps en temps), sait pourtant ajouter une touche de légèreté à ce sujet difficile, notamment avec ses nombreuses références aux comics très assumées. Elle ne fait cependant pas l'erreur de minimiser l'impact que le viol peut avoir sur ses victimes, leurs symptômes ou la manière dont leur vie change après un tel événement. Le ton, agrémenté d'un peu de solidarité féminine touchante et de moments de tous les jours qui se transforment en lutte constante, tombe juste.
La série semble, d'après les six premiers épisodes, développer une narration épisodique mais toujours linéaire au niveau de sa large trame narrative, les agressions ayant souvent un impact sur ou plusieurs personnages principaux. Ce n'est pas comme la série policière Stalker, par exemple, qui avait la même idée générale à la base (très générale, l'idée, je précise, dans le sens que c'est une femme ayant été victime d'un stalker qui enquête sur des affaires de stalk), mais qui peut se suivre même si on a loupé quelques épisodes. En fait, la structure se rapproche un peu plus de la première saison d'Hannibal, quand il y avait un nouveau meurtre à chaque épisode mais que le background avançait en même temps.
Alors certes, la série peut avoir des inconstances, mais elle développe peu de clichés et ses personnages exposés sont assez attachants pour qu'on prenne la peine de vouloir les suivre. Il y a ce côté parfois un peu tout noir tout blanc, mais au bout de six épisodes, cela reste en quantité négligeable. De plus, elle ne se "contente" pas de parler d'agressions sexuelles : elle aborde également d'autres sujets importants mais délicats, tels que la façon dont fonctionnent les sororités en Amérique, les différends familiaux (ce thème-là ne vieillit jamais), le racisme (celui-là non plus), le poids de mentir à tout son entourage, le meurtre involontaire...
Je conseille cette série, clairement. Mais attention ! Je conseille à tous ceux qui veulent se mettre à Sweet/Vicious de ne pas s'arrêter au premier épisode, clairement décevant au vu de la suite.