Pourquoi Sword Art Online tire la Japanimation vers le bas (spoil partie 1)

Sword Art Online est un anime sorti en 2012, adapté d'un light novel qui raconte l'histoire de Kirito (c'est son pseudo dans le jeu, je me rappelle plus de son vrai nom et de toutes façons tout le monde l'appelle comme ça et tout le monde s'en tape), un ado associal qui passe probablement ses journées a jouer a des jeux vidéo vu la gueule de son PC. L'anime commence le jour de la sortie d'un tout niveau MMORPG jouable en réalité virtuelle appelé Sword Art Online, Kirito est confiant, ayant déjà joué a la version test du jeu, il connait déjà les mécaniques de jeux et n'est pas troublé

SAUF QUE

A la fin du premier épisode, on découvre que le créateur du jeu a décidé de bloquer les joueurs dans le jeu, il n'y a que deux manières de s'en sortir: soit mourir, soit finir les 100 donjon du jeu. Impossible de se déconnecter, et le joueur meurt si on essaie d'enlever son casque dans la vrai vie, c'est donc rempli de bravoure que Kirito se prépare a affronter les 100 pallier de Sword Art Online

L'anime donne le ton assez tôt et le pitch a l'air plutôt alléchant, en effet, de base le principe d'MMORPG en VR a de quoi faire fantasmer n'importe quel geek, et c'est sans surprise que SAO deviendra l'animé le plus populaire de 2012 (une année où je le rappelle, il y a eu Psycho-Pass, Shinsekai Yori, Fate/zero saison 2, JoJo's Bizarre Adventure et le premier épisode de Yamato 2199, qui l'étronisent tous 5 fois en terme de qualité) et probablement un des animé les plus populaire des 10 dernières années

Le problème est de savoir, est-ce que SAO est capable de se servir de son pitch pour raconter quelque chose d'intéressant, ou est-ce qu'il va se contenter de ça pour faire fantasmer le nolife otaku de base qui va facilement se retrouver dans le personnage principal sans rien amener de plus ? Et bien le problème d'SAO c'est qu'il répond au second cas de figure. Je m'explique

Tout d'abord, il faut savoir que je n'ai regardé que la première partie de l'anime et 3 épisodes de la seconde a peu près, parce que j'ai rapidement compris que l'anime était mauvais, j'ai donc continué uniquement pour pouvoir le critiquer après et pas passer pour un connard qui parle parce que ça fait hype de critiquer quelque chose de populaire, la seconde partie étant considéré comme mauvaise même chez les fans du bousin, j'ai pas trouvé d'intérêt a la regarder (et franchement je vois vraiment pas où est le déclin de qualité, en plus elle introduisait la soeur du héros qui avait la plus grosse paire de l'animé, c'est déjà ça de prit), je critiquerais donc uniquement la première partie de l'animé ici.

Si vous n'êtes ni un otaku ni un nolife, il n'y a aucun moyen que vous trouvez cet anime "bon", tout simplement car il base toutes ses qualités et son succès dans le fait que le spectateur se projettera dans Kirito et fantasmera dans la vie qu'il a. Comme je l'explique plus haut, Kirito est un nolife introverti, mais dans le jeu vidéo, a force de s'entrainer comme un dingue, de trainer solo et de s'habiller en noir avec une veste en cuir longue (ce qui est censé le rendre hyper charismatique), il trouvera l'amour, fondera une famille et obtiendra même une maison.

De base, je trouve ça juste dégueulasse, cette morale me donne envie de gerber, elle est là pour conforter le geek dans son etat de larve, l'animé est populaire tout simplement parce qu'il met en scène un personnage hyper plat dans lequel il est facile de se projeter, pour ensuite te dire "ne t'inquiète pas, ça sert a rien d'essayer de grandir, d'évoluer, non tout ce que t'as a faire c'est jouer a des jeux vidéos, ça te permettra de réussir ta vie". Bah oui, tout à coup c'est facile de comprendre pourquoi il est si populaire. C'est d'ailleurs très facile de voir pleins de commentaires du style "j'aimerai tellement jouer a sao moi aussi" alors que paradoxalement, tu risque ta vie a tout moment

Mais le problème ne vient pas de là, SAO n'est pas obligé d'être une critique envers toute forme de vie virtuelle qui nous coupe de la réalité ou quoi que ce soit pour être bon, il y a déjà d'autres anime qui traitent de ça d'ailleurs (un arc vers le milieu de Welcome To The NHK en parle, même si la critique est assez facile, NHK c'est très cool). SAO peut très bien se contenter d'être un animé pop-corn facile a regarder et entertaining si on a pas envie de se remuer le cerveau, un peu a l'image d'un Marvel au cinéma, je pars du principe qu'une oeuvre est critiquable uniquement sur ce qu'elle essaie de faire, c'est pour cela que personne ne critiquera quelque chose comme Gurren Lagann parce que c'est pas mature et profond (a part les abruti), parce qu'il essaie jamais de l'être. Le problème dans SAO, c'est qu'il loupe absolument tout ce qu'il entreprend.

Par exemple, on pourrait croire qu'SAO essaie d'être un shonen avec du drama, des combats de la romance. Pour le premier cas de figure, il faut remarquer que le scénario se prend énormément au sérieux a cause du setting de base (mort dans le jeu = mort dans la vie), alors qu'il n'est pas crédible une seule seconde, a cause de personnages caricaturaux et d'enjeux difficile a prendre au sérieux. Kirito joue solo car, au début de l'histoire tous les membres de la guilde dans laquelle il est meurent, et pour éviter de souffrir, il joue seul. Tout le début de la première partie fait de ce moment un énorme drame alors que dans le fond, les personnages qui meurent, c'est des persos qui ont a peu près 5 minutes de screentime, c'est impossible de s'attacher a eux, et c'est pareil pour tous les autres personnages qu'on voit mourir, et ce côté "regardez on tue des personnages on est mature" qui en découle est plutôt énervant parce que c'est assez facile de faire pareil sans véritablement chambouler le spectateur, en fait.

Pour le second cas de figure, oui il y a des combats dans SAO, mais le problème, c'est qu'ils sont trooop peuuu préseeents c'est limite énervant parce que l'anime a vraiment a rougir de rien niveau technique, la plupart des combats sont expédiés en approximativement 20 secondes, et doit y en avoir 4 ou 5 dans tout l'anime, alors qu'on est dans un putain de jeu vidéo. Et l'autre côté très nul des combats est lié au plus gros problème de Kirito: c'est un énorme gary-stu (personnage idéalisé sans aucun défaut), comme expliqué plus haut, il évolue jamais, il reste un putain de geek associal, MAIS ça n'empêche pas qu'ils essaient de le rendre hyper charismatique a coup de "je joue solo parce que je suis dark" "je porte une veste en cuir noire parce que je suis dark" et toutes les meufs tombent amoureuses de lui bien évidemment, ce qui nous amène a notre problème principal: il est HYPER PUISSANT en combat, c'est simple il a toujours 30 niveau de plus que tout le monde, il est tellement puissant qu'en fait aucun combat n'a une ONCE de tension vu qu'il est toujours sur de gagner, et l'animé justifie ça en disant "mais c'est parce que c'est un beta-testeur" sauf qu'il est pas le seul en fait, être beta-testeur ça lui permet juste d'avancer plus vite que les autres le premier mois tout au plus, le reste c'est pas crédible

Et pour le dernier cas de figure, je dirai pas que la romance est mauvaise, elle est "convenable", même si le personnage d'Asuna est moisi, elle apparaît au tout début de l'animé comme un personnage introverti elle aussi, jusqu'a la fin de l'épisode où elle montre un côté plus joyeux et quand on la retrouve plusieurs épisodes plus tard, elle est devenu un chef de guerre droit et dur, j'avais pas de problème avec elle, jusqu'a ce qu'on découvre qu'elle est aussi devenu une tsundere basique emmerdante, et qu'on ait des scènes casse couille du style les deux persos qui tombent et puis il lui touche les seins sans faire exprès et puis "KIRITO BAKA !!! ESPECE DOBSEDER ><' " enfin vous voyez le truc. Le problème vient plutôt de la pseudo vie de famille que Kirito forme vers la fin de la première partie, où ils adoptent une ... IA qui commence a les appeller "papa et maman" pour aucune raison ? C'est terriblement niais en plus d'être idiot, on dirait que l'auteur s'est dit "alors euh c'est comme ça que les grands ils font lol je vais faire pareil".

Au final, je pense que SAO plus qu'un shonen, essaie de mettre en avant les relations entre les personnages, d'ailleurs chaque épisode est un peu tourné de cette manière: Kirito rencontre une fille avec un problème, Kirito règle son problème parce qu'il est overcheaté, la fille tombe amoureuse de Kirito. Et c'est impossible de les prendre au serieux, vu que les personnages sont caricaturaux au possible, par exemple, une des filles tombera amoureuse de lui parce qu'il lui ... tient la main pendant qu'ils dorment, est ce que c'est sérieux ?

Pour finir cette critique, j'aimerai parler du dernier épisode de la partie 1, l'épisode 15 (ou 14 je sais plus), parce qu'il est à mourir de rire.

Il commence par un plotwist sur l'identité du créateur du jeu, j'étais content, le plot avançait, c'était cool, puis il propose a Kirito de l'affronter directement pour en finir avec le jeu, ce que Kirito accepte, sauf que ... Kirito perd contre lui, et Asuna aussi, ils meurent tous les deux. Mais par on ne sait quel moyen, Kirito arrive a donner un dernier coup d'épée au directeur (son corps ne s'est pas désintégré, personne sait pourquoi, c'est un énorme asspull), et le directeur meurt, Kirito sauve tous les gens enfermés dans le jeu après avoir galéré pendant 2 ans (d'ailleurs pendant que j'y suis, la première partie s'étend sur 2 ans, mais on ne voit jamais les deux années se défiler, tout passe un peu trop vite, c'est un peu dommage mais c'est loin d'être le point du scénario le plus dérangeant)

S'ensuit une scène dans une zone un peu bizarre où on peut voir le monde de SAO s'écrouler, Kirito est vivant, Asuna aussi (MAIS POURQUOI ILS SONT VIVANT BORDEL), ils se disent des dernier mot d'amour, puis le boss de fin apparaît pour discuter avec eux, puis Kirito lui demande "mais pourquoi avoir fait ça ?"

A ce moment là, c'était le dernier truc qui me retenait pour regarder SAO, je me disais que devait y avoir un pseudo truc philosophique a la con derrière "je veux voir ce que l'humanité est capable quand elle est renfermée dans ses dernier retranchement lol", et là, j'ai réellement cru que l'auteur se foutait de ma gueule a plein nez, du style, le mec répond SANS LA MOINDRE PRESSION DU MONDE "en fait j'ai oublié x)" MAIS EST CE QUE QUELQU'UN A APPRIS A L'AUTEUR COMMENT ON ECRIVAIT UN SCENARIO SERIEUSEMENT ? COMMENT CA SE FAIT QUE CET ETRON ULTIME SOIT AUTANT APPRECIE ?

C'est ça le problème de la japanimation, elle est encore beaucoup trop renfermée sur elle même, surtout en ce moment où elle stagne énormément, SAO est malsain pour la japanimation, non seulement pas parce que c'est très mauvais et très populaire, ce qui peut pousser les autres studio d'animation a produire d'immondes daubes et espérer avoir autant de succès (A1 Picture s'y connaissent bien vu que c'est eux qui produisent l'anime Fairy Tail), mais aussi parce qu'il prouve que des merde uniquement pensés pour faire plaisir aux otaku peuvent très bien marcher, que ça sert a rien d'évoluer vers un public plus noble.

Au final, je ne retiens pas grand chose de positif de SAO, la bande son est néamoins de qualité car produite par Yuki Kajiura, qui est peut-être la meilleure compositrice d'animé actuelle, sauf que pour le coup, on dirait bien qu'elle s'est laissé aller par rapport a d'autres de ses productions (je pense a Madoka ou Kara No Kyoukai), comme si elle-même elle en avait rien a foutre de cet animé.

Si jamais vous avez lu cette critique même si vous avez jamais regardé l'animé, contentez vous de regarder cette scène introuvable sur youtube autrement qu'en AMV ou en sous titre Espagnol et Polonais, c'est le seul truc qui vaut le coup, parce que c'est un des seul combat qui dure plus de 30 secondes: https://www.youtube.com/watch?v=AlxBFAKYkr0