L'anime que la mode aimait descendre en flamme.
Parmi tous les animes à grand succès que l'on aime critiquer pour se donner de grands airs, certains reviennent sans arrêt: Fairy Tail, High School of the Dead, Elfen Lied, Mirai Nikki... Ces derniers ont récemment été rejoint par le bébé de Reki Kawahara, adapté par le studio A-1 Pictures: Sword Art Online.
Je vais donc tâcher au risque de me faire traiter de kikoo, de rendre à cet anime la place qui lui revient de droit le temps d'un avis (qui cette fois sera très personnel.) Et sans spoiler s'il vous plaît !
Nous voici donc dès les premières minutes de l'épisode 1 projetés dans l'Aincrad, sorte de gigantesque forteresse regroupant les différents mondes de Sword Art Online avec pour guide, un protagoniste du pseudo de Kirito. Nous épargnant un long discours pour nous exposer l'univers, cet épisode préfère nous donner des explications par le biais de son personnage principal alors qu'il fait la rencontre d'un autre joueur et lui donne un cours sur le fonctionnement du jeu. Kirito étant un ancien joueur de la version Bêta, il est naturellement avantagé de par sa connaissance déjà importante du jeu.
Nous découvrons d'ailleurs un des aspects rêveurs du personnage en la phrase suivante "C'est un espace virtuel et pourtant, je me sens plus vivre que dans le monde réel".
Nombreuses sont les personnes critiquant le personnage de Kirito pour son côté lisse mais à mon avis, cette simple phrase illustre à merveille le mal-être du personnage qui au lieu de le montrer préfère adopter une personnalité plus sûre de lui dans le jeu. Cela permet d'ailleurs de s'identifier à lui car avouons-le, nous avons tous au moins une fois rêvé d'être l'avatar que nous incarnions dans un jeu qui a pu nous marquer.
C'est d'ailleurs là une des forces du pitch de SAO, celle de se nourrir des fantasmes des joueurs du monde entier, qu'ils soient hardcore ou casual. Car honnêtement, qui ne rêverait pas de se retrouver corps et âme dans un jeu à l'univers Heroïc/Fantasy avec autant de confort que dans un univers SF ?
Bien sûr, tout cela étant trop beau pour être vrai, les joueurs vont vite découvrir qu'ils ont en fait été piégés et qu'ils ne pourront se déconnecter qu'une fois le jeu terminé. Et qu'une mort dans le jeu entraînera une mort immédiate dans le monde réel sur le joueur connecté par le biais de son NerveGear.
Il est d'ailleurs rare de voir des animes qui mettent aussi tôt dans le bain, la mise en abîme est foutrement bien gérée et l'immersion est totale.
Nous suivons donc avec beaucoup d'intérêt l'évolution de Kirito dans ce monde à la fois beau et impitoyable tandis qu'il doit user de ses compétences à l'épée pour vaincre des adversaires toujours plus puissants pour achever les paliers, à l'aide de différents personnages secondaires, incluant celle dont il s'éprendra: Asuna
Cela donne d'ailleurs lieu à des scènes de combats savamment orchestrées (même si on n'atteint pas l'intensité de ceux de Fate/Zero). Et sachant que l'issue de ces combats peut être la mort pure et simple des personnages dans la vie réelle, cela rajoute beaucoup d'empathie à leur égard.
Le déroulement de l'anime est des plus fluides, il n'y a que très peu de temps morts et les épisodes s'enchaînent à toute vitesse. Trop vite même. C'est d'ailleurs à mes yeux l'un des gros défauts de SAO. Avec un univers qui soulève de pareilles questions, 30 voire 40 épisodes auraient mieux convenus, histoire de mieux s'attarder sur certaines thématiques et aussi mieux développer les personnages de Klein, Agil, Liz etc..
Le visuel de Sword Art Online est une de ses plus grandes forces, la beauté de certains plans est telle qu'il a été fréquent que je mette un épisode en pause pour mieux les admirer. Les musiques de Yuki Kajiura ne sont pas en reste non plus, tantôt épiques (mention spéciale à "Swordland"), tantôt mélancoliques, elles se marient toujours parfaitement aux situations et créent des ambiances parfois renversantes.
Les rebondissements sont légion et il arrive même qu'un retournement de situation arrive sans crier gare. Rien à dire, le rythme est impeccable, les personnages même si ils ne sont pas tous autant développés que Kirito et Asuna sont attachants et certains passages sont réellement touchants. Gnangnan parfois certes. Mais touchants quand-même.
Je ne me suis pas vraiment attardé sur les défauts de SAO pour une simple raison; au vu de la qualité de cet anime, ils m'ont paru insignifiants. Il est vrai que le second arc peut agacer mais à mes yeux il se laissait regarder et comportait aussi des passages que l'on regarde avec beaucoup de plaisir même si les combats perdent en intensité pour se concentrer sur un aspect plus visuel quitte à être par moments un peu kitsch.
Au final, le déroulement de l'histoire m'aura passionné de A à Z et l'acharnement de certains vis-à-vis de cet anime m'a vraiment paru des plus stupides. Il est imparfait je ne dis pas le contraire. Mais de là à dire que c'est un des plus grands navets qu'ait connu la Japanimation, faut peut-être pas exagérer non plus !