Symphogear
6
Symphogear

Anime (mangas) Tokyo MX (2012)

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Le synopsis ne donne pas spécialement envie, néanmoins j'ai été impressionné par le premier épisode. Une situation qui symbolise bien Symphogear : c'est un anime bourré de paradoxes. Parfois génial, souvent sans intérêt, voire carrément pathétique.
A la base, il s'agit d'un projet mené par un compositeur de J-Pop et un concepteur de RPG. Un drôle de duo. Mais si je considère le côté musical, il s'agit d'un aspect plutôt réussi ; cela reste une question de goût – pour ma part, cela m'a plu – mais la série possède quelques thèmes si ce n'est mémorables, au moins franchement entrainants, ce qui reste le plus important.

Le but de l'équipe semble avoir été de créer un anime où des jeunes filles combattraient en chantant ; mais pas au sens métaphorique, hein : nous parlons bien de personnages qui tapent sur des monstres tout en poussant la chansonnette.
Quant à trouver une explication derrière ce concept... Les auteurs ne donnent pas franchement l'impression de s'en soucier outre mesure ; ils mettent en place leur système, le reste ils verront plus tard. Seulement, arrivés à la fin, nous n'en saurons pas plus. Il y a des monstres en forme de saucisse fluo qui attaquent le monde, une grande méchante avec un plan hermétique, et le tout évolue dans un joyeux bordel où la raison n'a pas son mot à dire.

Inutile de le cacher : même s'il essaye de temps à autre de nous faire croire qu'il possède une profondeur réelle, le scénario de Symphogear possède un intérêt proche du zéro absolu mais ne s'assume pas en tant que tel. Les personnages sont des caricatures d'êtres humains – notons tout de même la présence de la virilité incarnée en un combattant carrément badass – aucun sens ne sera jamais donné quant à l'origine des monstres et des pouvoirs des héroïnes, l'aspect tranche-de-vie est très présent mais ne sert à rien puisque les personnages n'ont aucun intérêt, un désastre sur toute la ligne.

Clairement, l'essence de cet anime se trouve dans son action. C'est du moins comme cela que je le perçois. Malheureusement, pour faire de bonnes scènes d'action, il faut un bon réalisateur, et surtout un budget en conséquence, capable de financer une animation au diapason. Et là, force est de constater que Symphogear ne dispose pas d'un financement à la hauteur de ses ambitions, et probablement pas d'animateurs suffisamment compétents. En dehors des phases de combat, l'animation tourne à l'économie et le résultat s'en ressent fortement : c'est plutôt moche. Mais même en sauvegardant au mieux ses ressources, l'équipe souffre sérieusement lorsqu'il s'agit de composer les séquences d'action, recourant parfois à des artifices qui cassent le rythme. Malgré tout, nous sentons qu'il y a des efforts de fournis.

Autre aspect très paradoxal : son ambiance. La plupart du temps, Symphogear est un anime plutôt léger, bon enfant, à l'image de son héroïne insouciante ; le monde est en proie à des monstres inconnus indestructibles, mais cela n'affecte pas trop le quotidien. Dans le même temps, il y a de nombreux morts, à la fois chez les personnages principaux et les civils, et de façon généralement tragique. Deux atmosphères qui se marient très mal. Qui ne se marient pas du tout, en fait...

Pourtant, malgré tous ces défauts – un projet vide de sens, des personnages sans âme, un scénario absent, et un budget lilliputien – Symphogear arrive à proposer quelques moments de grâce, en particulier sur le premier épisode et lors des derniers. La combinaison entre la musique et les combats donne lieu à quelques scènes réellement réussies, voire même absolument jouissives.
Et c'est probablement là que se situe l'ultime paradoxe de Symphogear. Objectivement, c'est une catastrophe, et malgré tout, nous y trouvons quelques passages grandioses.
De quoi justifier de regarder cette série ? N'exagérons rien.
Ninesisters
6
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Créée

le 15 mai 2012

Critique lue 819 fois

2 j'aime

Ninesisters

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