Tanya the Evil
6.8
Tanya the Evil

Anime (mangas) AT-X (2017)

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Une gueule de crapaud qui blablate à vous fatiguer...

Les deux premiers épisodes peuvent s'apprécier et laissent espérer une super série. Le personnage principal n'est pas une loli, une chibi. Non seulement le deuxième épisode nous apprend qu'un salarié japonais s'est réincarné dans un corps de femme, mais loin de la séduction le personnage a une tête chibi tassée aux yeux bleus énormes matraqués d'épais sourcils avec une immense bouche fendue avec des lèvres épaisses sans couleur. C'est parfaitement glauque et à regarder c'est insupportable. Au départ, je ne voulais pas regarder à cause de cette laideur atroce du visage de l'héroïne principale. Mais je me suis forcé, en considérant que ces traits caricaturaux permettent de souligner le caractère dérangé, malade et criminel du personnage. Le premier épisode se termine sur une révélation tordue du plus bel effet : face à deux hommes qui lui avaient désobéi et qui continuèrent de lui désobéir malgré les remontrances, elle a fait mine de passer l'éponge et de les envoyer à l'arrière, mais en sachant que dans un bunker leurs vivacités de mouvement pour des magiciens ne leur seraient d'aucun secours.
Le second épisode s'inspire de Gantz et procède à un flashback qui, du coup, révèle une influence de la première adaptation en animé de Full Metal Alchemist. Nous découvrons que le personnage féminin blond et enfant du premier épisode est en réalité un salarié japonais inique qui tombe sous un train et au moment où il va se faire écraser la réalité s'arrête et Dieu lui parle de manière saisissante à travers la bouche des autres personnages qui le regardent tomber sur les rails. Dieu passe d'une personne à l'autre avec sa voix. C'est très bien fait, ça fout la hype.
Puis, après ? C'est terminé, vous pouvez passer à un autre animé, vous n'avez plus rien. La série s'est arrêtée là.
En effet, réincarnation d'un homme dans une orpheline, le personnage principal est plongé dans un univers parallèle au nôtre et plus ancien qui correspond en gros à l'entre-deux-guerres : les dates utilisées vont en ce sens, et surtout la série crée un rapport ambigu entre les tranchées de la première guerre mondiale et bien évidemment le contexte de la deuxième guerre mondiale, cela devant monter jusqu'au développement des V-1 et V-2 Schneider, etc. On y voit un Empire seul contre tous ses voisins européens, faisant la guerre sur plusieurs fronts, avec des cartes qui découpent allègrement les contours côtiers réels de la France, de la Grande-Bretagne, etc.
Mais ce monde alternatif permet la magie. Donc on a des unités aériennes de magiciens et notre personnage blond est sans raison, mais on pense à la seconde chance donnée par Dieu, le diable du Rhin qui excelle en magie et en stratégie militaire.
Et c'est dans ce cadre-là que tout s'effondre.
Le personnage est une réincarnation qui se souvient de sa vie antérieure, mais question anticipations on a à peine une blague sur la séparation entre les coins fumeurs et non fumeurs lors d'une visite enfumée d'état-major. Son expérience d'employé japonais n'a aucun intérêt dans l'histoire, puisqu'elle est surdouée pour la magie et aussi pour la stratégie et la tactique militaires, ce qui n'a rien à voir avec sa vie antérieure donc. Rien de sa vie antérieure ne lui sert, rien en anticipation. Quand elle anticipe les plans de ses supérieurs, c'est juste qu'elle a l'illumination du génie comme ça parce que le scénario le veut, mais ce n'est en aucun cas parce qu'elle serait bien informée sur la guerre qui a eu lieu dans notre monde, lequel ne faisait pas intervenir la magie et ne supposait pas des batailles en 1924 ou que sais-je encore puisque la transposition est très lâche. On nous fait le coup que la fillette s'est renseignée sur les batailles d'Hannibal à l'époque romaine, ce qui peut se faire à son époque, puisque c'est aussi le passé de l'époque dans laquelle elle est, et elle nous fait une association d'idées avec Napoléon que forcément n'importe quel haut gradé pourrait être en mesure de faire à son époque à elle, puisque là encore c'est du passé.
On s'aligne une série d'épisodes avec des faits militaires, en réalité complètement creux du point de vue de la stratégie, et ça pipeaute, et ça raconte des sous-entendus, qu'il faut continuer à faire ça pour ne pas que l'ennemi comprenne les vraies intentions, etc., etc. En plus, on n'a même pas le temps d'évaluer réellement ce qu'on écoute, tellement ça passe à vive allure. Le spectateur doit faire semblant d'apprécier des monologues ou dialogues de stratégies ou tactiques militaires sur lesquels on n'a aucune prise.
On voit à un moment un combat contre les dakiens, je suppose qu'il s'agit d'un écho approximatif de la Dacie pour la Roumanie, et on a droit à un discours de mépris sur un peuple jugé inférieur puisque non équipé pour la guerre et mourant en masse, ce qui pour le coup aurait l'intérêt d'une transposition exacte du mépris racial allemand envers les pays d'Europe de l'est dès la Première Guerre Mondiale. Ceci dit, on a on ne sait pas pourquoi des magiciens dans l'armée de l'empire et il n'y en a pas chez les dakiens. Ils ne sont pas incompétents, c'est juste que la magie ça ne pousse pas chez eux, en fait. J'ai regardé ça, les yeux ronds. En plus, ce combat contre les dakiens confirmaient aussi mon agacement à l'égard des compagnons de l'héroïne. On a notamment une autre fille en mode chibi qui suit Tanya partout mais qui doit lui faire contraste par sa bonne nature et par le fait qu'elle a été horrifiée d'apprendre à la fin du premier épisode que Tanya avait envoyé deux hommes à la mort par rancune et sans pitié. Ben non, cette fille rentre complètement dans le rang avec sa tête de sotte, et contre les dakiens elle comme les autres tue imperturbablement une quantité vertigineuse de dakiens impuissants. Rien n'a de consistance dans cette série. Et on aimerait plus vite arriver aux dilemmes plutôt que de suivre sans raison les combats triomphaux de Tanya qui ne font rien progresser du tout dans la narration. C'est pire encore. Non seulement ça ne progresse pas, même si on a une petite intervention de Dieu à un moment donné pour nous rappeler le fil rouge et lier le pouvoir de l'héroïne à un dilemme, une prière qui lui déplaît (enfin, qui est censée lui déplaire, parce que le dilemme elle s'en accommode très bien dans la minute en fait), non seulement ça ne progresse pas, dis-je, mais en plus l'héroïne est tantôt humaine, tantôt sadique. On ne sait plus sur quel pied danser. Elle fait des choses prévenantes, elle ne tue pas ses hommes quand elle le peut, elle ne tue pas des civils alors que ses hommes le veulent, en rappelant que même dans une guerre il y a des choses légales, d'autres non. C'est une vraie girouette au plan moral. ON la voit vouloir aller à la guerre, aimer le spectacle du carnage, puis on la voit trouver détestable la guerre et souhaiter être démobilisée et trouver une sécurité à l'arrière. Ce n'est pas de la complexité dans le profil d'un personnage que vous avez, c'est tout simplement du n'importe quoi pour que dans certains instants on admire la femme soldat froide, tandis qu'à d'autres occasions il faut se rappeler de la trouver horrible. C'est du n'importe quoi contradictoire pour maintenir de la fascination stérile au profit de ce personnage.
La magie, évidemment, on ne comprend pas trop ce qu'elle fout là à part complaire pour le style et le goût de la science-fiction, mais en plus comme elle est associée à la technologie, ben du coup les tactiques et stratégies militaires perdent complètement leur sens, car les sorciers sont des outils dans une conception classique des combats. On n'a pas du tout une analyse en fonction de ce qu'est cette magie en soi et ce qu'elle permet, etc. On a des unités aériennes qui tirent, et voili voilou. Pire, ces soldats montent dans les airs à 10000 mètres d'altitude, altitude non atteinte à l'époque par les avions de combat et qui pose des problèmes de pressurisation (j'ai dans le souvenir un ou quelques épisodes la série Mayday Danger dans le ciel où on découvrait avec effroi que de premiers avions avec des passagers explosaient en vol et on découvrait que les cadavres avaient comme explosés de l'intérieur avant de comprendre que c'était un problème de pressurisation, et cela c'est arrivé plus tard, plus tard qu'en 1925 à tout le moins). Le problème de la pression atmosdphérique sera différent pour nos magiciens sur leurs sortes d'aéroglisseurs capables de prouesse hors du commun en fait d'élévation dans le ciel, mais on peut déjà rajouter le problème de la température... Bref, bref, bref.
De toute manière, l'héroïne surclasse tout le monde on ne sait pas pourquoi. Ce n'est ni dû à son entraînement, ni à sa vie antérieure. Sa magie surpasse tout le monde voili voilou, Dieu l'a voulu pour la mettre à l'épreuve, mais les intentions de Dieu elles-mêmes ne sont pas claires ni bien futées. L'héroïne ne craint rien parce qu'elle est l'héroïne, les autres magiciens leurs pouvoirs sont moins efficaces, moins résistants, les adversaires meurent sans se faire prier, voili voilou.
Il y a certes des propos fins sur la tactique militaire, je ne dis pas, des petites punchlines, des petites phrases qui peuvent montrer les ruses psychologiques du personnage principal, mais tout ce qui est tactique ça nous passe loin au-dessus de la tête parce que ça va trop vite, on a aucun recul, et les finesses psychologiques elles ne sont pas si bonnes que ça et elles sont de toutes manières gâchées par les contradictions incessantes du scénario en ce qui concerne le comportement d'au moins les deux filles chibi, personnages principaux de cette série.
Bref, cet animé est une purge, et on peut même écouter les paroles sans regarder les images tant des passages entiers ne sont que de la conversation où les visages et les décors on s'en tape, surtout que l'animé ne fait rien pour les rehausser et nous donner l'impression qu'une scène de dialogue peut être l'occasion pour un animateur de se surpasser. Les dialogues sont indigestes, et on en reste là.
Après, tous ceux qui vantent cet animé, je ne cherche pas à m'intéresser au fonctionnement de leurs cerveaux, mais alors pas deux secondes... Pour ne pas être insultant, je vais préciser que je ne cherche pas à m'intéresser au fonctionnement de leurs cerveaux pendant qu'ils se matent une telle série... J'ignore dans quelles dispositions ils se mettent pour trouver que ce qu'ils voient c'est bien et intelligemment mené, mais je suis sûr de ne pas vouloir m'y conformer.

davidson
3
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le 26 mai 2020

Critique lue 188 fois

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davidson

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