Quand un taxi devient ton meilleur partenaire de flic, mais que l'intrigue roule à plat

Taxi Brooklyn, c’est un peu comme si on avait pris le concept de Taxi (oui, celui de Luc Besson) et qu’on l’avait largué en plein Brooklyn, en espérant que les rues de New York et un accent français puissent sauver la mise. Le pitch ? Une flic new-yorkaise, Cat Sullivan, fait équipe avec un chauffeur de taxi français, Leo Romba, pour résoudre des crimes. Si ça te paraît improbable, c’est parce que ça l’est… mais bon, on est là pour le fun, non ? Eh bien, c’est ce qu’on espérait.

L’idée de départ avait pourtant un petit quelque chose : mélanger le buddy-cop avec des poursuites en voiture dans les rues de New York, le tout saupoudré d’un brin de comédie à la française. Mais très vite, tu te rends compte que Taxi Brooklyn est plus un tour en panne qu’un tour de manège. Le tandem flic-chauffeur, qui aurait dû être explosif, peine à vraiment décoller. Cat, jouée par Chyler Leigh, est une flic dure à cuire avec un passé tragique, et Leo (Jacky Ido), le Français charmeur qui se retrouve coincé dans des affaires criminelles malgré lui. En théorie, ça aurait pu être un duo attachant. En pratique, l’alchimie est aussi plate qu'une pizza sans garniture.

Ce qui fait vraiment défaut à la série, c’est son incapacité à savoir sur quel pied danser. Est-ce une série policière sérieuse avec des enquêtes bien ficelées, ou une comédie d’action légère ? On ne sait jamais trop, et au final, Taxi Brooklyn fait un peu tout mais rien à fond. Les intrigues policières sont souvent cousues de fil blanc, sans grandes surprises, et les moments de comédie tombent parfois à plat. On sent qu’il y avait l’idée de jouer sur les différences culturelles entre Cat et Leo, mais ça vire vite au cliché : lui avec son charme à la française, elle avec son tempérament de New-Yorkaise. C’est mignon deux minutes, mais on attendait plus de punch.

Et parlons-en, des poursuites en voiture ! On aurait pu espérer des scènes d’action dignes des meilleures productions, mais même là, ça manque de mordant. Les courses-poursuites, censées être le point fort de la série (après tout, c’est Taxi dans le titre), manquent d’intensité. On est loin des dérapages contrôlés à la Fast & Furious ou de la folie pure de l’original Taxi marseillais. Ici, c’est un peu plus "je respecte les limitations de vitesse" que "je décolle à chaque virage".

Visuellement, la série essaye de te vendre du New York à fond, avec des plans sur les gratte-ciel, le pont de Brooklyn, et tout le folklore urbain. Mais cette version de la ville semble étrangement aseptisée, presque trop propre pour ce qu’on attendrait d’une série d’action policière. Le tout manque d’une vraie identité visuelle, d’un grain qui aurait pu rendre l’ensemble plus nerveux, plus vivant.

Les personnages secondaires, quant à eux, sont malheureusement aussi plats que les intrigues. On retrouve les clichés du genre : le chef de la police un peu bourru, les méchants qui sont juste assez menaçants pour un épisode mais qu’on oublie aussitôt. Même la famille de Leo en France, censée apporter une touche d’émotion et de légèreté, ne parvient pas à relever le niveau.

Le plus frustrant dans Taxi Brooklyn, c’est que la série avait les ingrédients pour être un bon divertissement léger. Mais au lieu d’embrasser totalement le côté fun et déjanté du concept, elle semble constamment hésiter entre le sérieux et la légèreté, sans jamais réussir à vraiment s’engager dans l’un ou l’autre. C’est comme si elle n’avait jamais su où elle voulait aller, un peu comme un chauffeur de taxi qui cherche son chemin sans GPS.

En résumé, Taxi Brooklyn aurait pu être un mélange savoureux d’action, de comédie, et de culture franco-américaine, mais elle finit par rouler au ralenti. Le duo principal ne parvient pas à sauver des intrigues fades et des courses-poursuites sans adrénaline. C’est une série qui aurait pu être un "ride" amusant, mais qui se contente de suivre un trajet beaucoup trop balisé.