Quand protéger l’avenir devient une histoire de famille, avec plus de fusillades que de dîners

Terminator - Les Chroniques de Sarah Connor, c’est un peu comme si tu prenais la saga mythique de Terminator, tu l’étirais en série télé et tu ajoutais une bonne dose de drames familiaux, de machines à tuer et de dilemmes existentiels sur l’avenir de l’humanité. Sarah Connor, toujours en mode "badass maman en fuite", revient pour protéger son fils, John, et empêcher Skynet de réduire le monde à un tas de cendres. Mais cette fois, il faut gérer les assassins robots tout en essayant de mener une vie à peu près normale… enfin, presque.


L’histoire se déroule après les événements de Terminator 2 et ignore la suite de la saga ciné comme si on pouvait appuyer sur "reset". Sarah (jouée par Lena Headey, avant qu’elle ne devienne la reine Cersei) est toujours en fuite avec son fils John (Thomas Dekker), le futur sauveur de l’humanité. Mais entre deux planques et trois explosions, elle doit aussi gérer un ado en pleine crise existentielle (parce que, oui, sauver le monde, ça n'empêche pas les problèmes d’ado). En gros, Sarah a la vie la plus stressante du monde : échapper aux Terminators et aux services secrets, tout en essayant de trouver le temps de dire à John de faire ses devoirs.


La série introduit aussi Cameron (Summer Glau), un Terminator venu du futur pour protéger John. Mais attention, Cameron n’est pas le gros tas de muscles à la Schwarzenegger : elle est agile, rapide et a ce côté presque innocent qui la rend fascinante. Bon, et puis aussi un peu flippante, parce qu’elle peut passer de "je protège John" à "je vais peut-être l'écraser" en un clin d’œil. Ses interactions avec John oscillent entre moments touchants et tensions robotiques, et son évolution est l’un des points les plus intéressants de la série.


Sarah Connor, quant à elle, est toujours aussi déterminée, prête à tout pour sauver son fils et, accessoirement, l’humanité. Lena Headey apporte un côté plus introspectif à Sarah : on la voit non seulement en mode guerrière, mais aussi en mère rongée par la peur et la paranoïa, ce qui ajoute une nouvelle profondeur à son personnage. Le duo mère-fils a d’ailleurs une dynamique intéressante, même si, parfois, on se dit que John pourrait peut-être s’entraîner un peu plus au tir plutôt que de remettre en question son rôle dans la prophétie du futur toutes les 10 minutes.


Là où Les Chroniques de Sarah Connor tente de briller, c’est dans son exploration des thèmes plus profonds liés à l'intelligence artificielle, la destinée et le poids de savoir que l’Apocalypse approche. Mais la série est aussi bourrée d’action, avec des séquences de fusillades, des combats de Terminators et des explosions assez régulières pour que tu ne t’ennuies pas. On ne va pas se mentir, c’est sympa de voir des machines indestructibles se taper dessus dans des scènes de destruction massive, même si les effets spéciaux ne sont pas toujours dignes des films.


Le problème, c’est que la série semble parfois hésiter entre son côté purement action et ses ambitions philosophiques. Un épisode, tu es plongé dans une intrigue de conspiration qui te fait cogiter sur l’avenir de l’humanité, et l’épisode suivant, tu regardes des Terminators se poursuivre dans des ruelles sombres. Le rythme est un peu inégal, et certaines intrigues se perdent en cours de route, laissant des questions en suspens ou des arcs narratifs qui auraient mérité un peu plus de développement.


Visuellement, Les Chroniques de Sarah Connor fait le boulot, même si certaines scènes d’action manquent de l’ampleur épique des films. Le budget télé se fait parfois sentir, notamment sur certains effets spéciaux qui te rappellent que tu n’es pas devant un blockbuster hollywoodien. Mais le tout reste correct, et la série compense souvent avec des moments plus intimes et des dialogues tendus entre les personnages.


En ce qui concerne les méchants, la série nous offre des Terminators toujours aussi implacables et inarrêtables, mais aussi quelques vilains humains qui ajoutent un peu de variété. Cependant, les antagonistes manquent parfois d’épaisseur, et on aurait aimé voir des ennemis plus mémorables au fil des saisons.


En résumé, Terminator - Les Chroniques de Sarah Connor est une série qui tente de poursuivre l’héritage des films en mélangeant action, drame familial et réflexion sur le destin de l’humanité. Si tu aimes les combats contre des robots tueurs, les dilemmes moraux sur l’avenir et les relations mère-fils tendues, tu passeras un bon moment. Mais ne t’attends pas à la même intensité que les premiers films : ici, on est plus dans une série télé qui jongle entre ses ambitions et ses contraintes, avec quelques ratés en chemin.

CinephageAiguise
7

Créée

le 28 oct. 2024

Critique lue 6 fois

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