Terminator Zéro/20

Première remarque : je n'aime pas particulièrement les collaborations américano-japonaises. La dernière en date (visionnée), Ninja Kamui m'a laissé un arrière goût amer.

Ici, l'animation est soignée mais on reconnaît de temps en temps des animations 3D assez grossières, en particulier lorsque Malcom marche dans la salle avec Kokoro. Surtout, le style est lisse, sans aucune âme en fait, (une remarque que je fais également à Ninja Kamui). On ne retrouve ni un aspect classique d'anime, ni un design unique comme peut le proposer Arcane ces temps-ci par exemple. On a un dessin fade qui ne motive aucun attachement à l'oeuvre de la part du spectateur.

Pour ce qui est du scénario et de son rythme, on ne s'ennuie pas, on alterne entre scènes d'actions (majoritaires), d'aventure, de lore, de réflexion, à de très rares occasions de contemplation. Je me suis rarement ennuyé, pour autant à aucun moment je n'ai été purement diverti ou bien je n'ai eu à réfléchir profondément.

Et puis, il y a ce moment où Kokoro joue Claire de Lune et récite trois vers de Verlaine ? Pourquoi ? Pour donner un air intellectuel à l'anime ? C'est envoyé comme ça, sans le moindre contexte, ni but, autre que celui de pratiquer une forme de masturbation intellectuelle. Car lorsque c'est bien fait, je trouve ça beau et touchant, prenons l'exemple de "Le vent se lève" de Miyazaki, où les quelques vers de Paul Valéry font sens et raisonnent... ça n'est pas le cas dans Terminator Zéro.

Et puis enfin, pour se réclamer de la franchise Terminator (dont j'avoue avoir vu les films il y a belle lurette, sûrement 10 ans) il faut en reprendre les codes (où essayer de proposer quelque chose de révolutionnaire pour renouveler le genre)... dans cet anime le seul code repris c'est que le robot vient du futur et qu'il résiste aux balles. Le but de Terminator c'est que le robot impose le respect et inspire la peur. Lorsque qu'Arnold marche on sent le sol trembler et on comprend qu'il n'aura pas besoin de courir pour rattraper sa cible. Honnêtement, jamais le Taminaata ne m'a inspiré une once de ce sentiment durant le visionnage.

Par ailleurs, je ne suis pas fan du concept de voyage dans le temps avec les paradoxes que cela entraîne, j'admet qu'une oeuvre puisse explorer des concepts qui soient impossibles dans notre monde physique, mais il faut que le système d'axiomes de l'univers proposé soit cohérent. Je n'ai pas été convaincu par celui proposé par l'anime.

Pour conclure, tout n'est pas à jeter, mais l'anime est vraiment mid (pour reprendre des termes à la mode). Et ce qui est mid, il faut le sanctionner. Je n'ai pas passé un moment désagréable, mais j'ai été déçu.