Et c'est là encore une fois, que si on se fit bêtement à la note moyenne, on se fait évidemment avoir sur le contenu de la marchandise. Faut toujours relativiser les critiques dithyrambiques des gens. Ils ont souvent de la merde dans la tête pour s'extasier autant devant une série aussi nullissime. Désolé de le dire si crûment, mais ça commence à gaver et un moment faut mettre les pieds dans le plat.
On aurait pu croire alors à une série supérieurement qualitative autour d’une licence aussi prestigieuse que "Terminator" (LoL), mais dès l’introduction, les problèmes de cohérence se succèdent de manière affolante. Oui, Production I.G. est aux commandes certes (avec Skydance Television) et la réal est confiée à un certain Masashi Kudō (pas convaincu par le monsieur). Et c’est vrai que c’est plutôt bien animé avec une animation aux petits oignons et une DA très qualitative, qui bénéficie évidemment de l’expertise japonaise. Mais japonais, n'est pas gage de qualité, bien au contraire.
Car hormis la partie purement technique, ce "Terminator Zero" se prend quand même un peu les pieds dans un amoncellement de séquences pas crédibles, voire exagérées et ça c’est vraiment dommage. D’autant plus que je viens de sortir du visionnage de la série "Cyberpunk Edgerunners", pas particulièrement subtile sur ce plan-là, ce qui est d’autant plus frappant lorsque des comparaisons sont tirées.
L’héroïne supposément badass, en protagoniste principale, se la joue un peu trop Lara Croft, et ça fait tâche. Pour rappel, Sarah Connor était badass par nécessité et par cohérence scénaristique, et non pas par pure volonté de mettre une bombasse parce que les femmes sexy c’est vendeur comme concept.
Décidément cette licence sera maudite comme tant d’autres ; ni le jeu vidéo de Teyon, ni la tentative mollassonne de série TV ultra cheap, ni d’ailleurs les suites après les deux premiers épisodes, ne seront dignes de l’œuvre originelle de James Cameron. C’est nul et parfois très mauvais. Mais quand est-il vraiment de ces huit épisodes?
Tous les gimmicks de la saga y passent presque au forceps. Après à sa décharge, un produit dérivé de ce type qu’on distribue sur Netflix, doit verser nécessairement dans le fan service, c’est presque automatique. D’autant plus que cette série reprend un peu le pitch de l’épisode "Terminator 2 Judgment Day". Mais cela n’en reste pas moins un peu facile comme méthode d’approche.
Ensuite le propos de la série est très ambiguë lorsqu’il soulève le terrorisme (forcément dont les japonais en étaient victimes) ou encore l’holocauste nucléaire, d’autant plus par un peuple qui en a profondément souffert. C’est pris sur un ton étrange. Bien que la critique de l’émancipation des IA soit plus avisée et pertinente, elle. Cela fait un peu écho au rapport que nous entretenons actuellement avec l’émergence de l’IA un peu partout. On en fabrique en quantité industrielle au moment où j’écris ces lignes. Ce qui donne à cette ce 'Terminator Zero' un relent assez actuel et prégnant. Mais ça ne dépassera jamais la "question posée" et rester dans le superficiel.
Néanmoins, le scénario n’a pas beaucoup de sens, mais on l’a déjà dit en préambule. On passera sur les grosses stupidités, comme le fait de mettre des émotions sur des machines qui s’ignorent. N’est pas Yukito Kishiro ou Maître Shirow, qui veut. La Rachel bis dans Blade Runner, on repassera également. Ou encore des robots qui n’attaquent pas des humains au simple motif qu’ils ne sont pas dangereux, comprendre n’ont pas de moyen létal. On est encore dans "Terminator" ou bien le showrunner (Mattson Tomlin) a confondu avec la licence "Predator" en cours de route? C'est du n’importe quoi. En un mot, pour définir cette triste série, c'est de la japoniaiserie ronflante.
Enfin, pour relever du positif; l’explication concernant le voyage temporel est vraiment brillante par contre. Probablement le passage le plus intéressant de la série, mais expédié hélas bien trop rapidement. Et aussi le final, littéralement les dix dernières minutes où le pot aux roses est révélé, frustrant le spectateur tant la matière était là pour en faire une vraie série qualitative mais qui finit en pur gâchis.
Reste un sound design et une OST plutôt sympa et entrainante, Production I.G. font le taff.