J'étais parti confiant à la découverte de cette série, avec l'idée de la défendre contre vents et marées, contre CrAz et PFloyd (et Strangelove...et beaucoup de monde en fait). Soyons honnêtes, la saison terminée et à l'heure du bilan, c'est pas joli joli.
Les défauts, comme pas mal de gens, je les ai vus dès le début. A commencer par le jeu d'acteur assez aléatoire, souvent mauvais. C’est assez amusant (ou consternant) de jeter un œil à IMDB, et de constater que nombre d’acteurs ici présents n’ont rien fait, ou si peu, depuis que la série a été interrompue. Hasard ou coïncidence ? Toujours est-il que Stephen Lang est à peu près le seul à s'en sortir convenablement, en Commandant "Jack Bauer style". Allez, Christine Adams aussi, mettons. Un petit mot sur Ashley Zukerman, un mix improbable de Ryan Gosling et Enrique Iglesias sur le plan physique, dont la seule performance aura été de réussir à être très moche en dépit d'un tel mélange. Jason O'Mara n'a aucun charisme, son jeu est monolithique, sa voix est monocorde (au final c'est plutôt bien vu de l'avoir choisi pour le doublage du Caped Crusader version animée tiens). Bref, tous les qualificatifs en "mono-" le définissent très bien. Et dire que c'est lui qui avait repris le rôle de DI Sam Tyler dans le remake US de Life on Mars, je vais m'abstenir, je crois bien. Sa performance est d'autant plus navrante que son personnage est omniprésent. Je suis sûr que si "Terra Nova" s'était déroulé en bord de mer, on aurait eu droit à une "O'Mara Beach"...
Pourtant, le pitch avait de quoi intriguer: en 2149, la planète Terre a été pillée de ses ressources par l'Homme, l'air y est devenu irrespirable. Régime totalitaire- insérer toutes les idées bonnes ou mauvaises de la littérature SF de ces cinquante dernières années ici - régulation des naissances, etc... Une colonie s'installe à Terra Nova, 85 millions d'années plus tôt, avec à la clé une seconde chance pour l'humanité. Bon, j'ai pas dit que c'était original, ni même plausible, mais si le tout est divertissant, pas écrit n'importe comment, et puis avec Spielberg à la production, why not ? Le sieur n'en est pas à son coup d'essai en matière de séries, celle-ci n'aura survécu qu'une saison, faute d'audiences. Le père Steven devrait pourtant savoir mieux que quiconque que dans l'univers des TV Shows, seule une minorité rapporte.
Si la dystopie initiale possède un certain charme sur le papier, si nombre de thèmes auraient pu être intéressants – l’Homme peut-il, sait-il profiter d’une deuxième chance s’il en a l’opportunité, ou est-il condamné à commettre les mêmes erreurs, encore et toujours ? - s’ils avaient été traités convenablement (rassurez-vous, ce n’est pas le cas), une fois arrivés à l'ère préhistorique, c'est la fête du slip. Incohérences, personnages clichés au possible, manichéens, situations ultra prévisibles/lieux communs, amourettes insipides, effets spéciaux parfois plus que limites, surenchère permanente d'action et d'explosions, de taupes, de bi-taupes, de tri-(cera)taupes, de dinos pas très bien faits, de punchlines supposées qui tombent bien souvent à plat, rien ne nous est épargné. La cerise sur le gâteau, c'est le double épisode final, qui réussit à cumuler toutes les tares précédemment citées, et ce dans des proportions qui défient l'entendement. Oui, vous aurez même droit à une course du héros au ralenti avec giga-explosions en background, façon "Michael Bay presents"...j'ai rarement autant soupiré en une heure trente.
J'envisageais la moyenne après quelques épisodes car malgré tout, il y a quelques petites choses à retenir dans "Terra Nova". Bon, là comme ça, j'aurais bien du mal à en citer ne serait-ce qu'une, j'avoue. Toujours est-il que le double épisode final est à la limite du foutage de gueule, et que pour ça, et tout ce que j'ai énuméré, la série va prendre. Malgré la profusion d'ingrédients alléchants sur le papier, c'est tout de même fou comme T-Rex sur ta faim...