Salut à vous amis du rire. Vous savez quoi ? On va parler de la meilleure série de cartoons qu'ait engendré Hollywood. Préparez vos maillets et vos pétards, aujourd'hui on va parler des formidables courts-métrages de Tex Avery.
Si le nom "Tex Avery" est assimilé à un série de dessins animés, il s'agit avant tout d'une personne : Frederick Bean Avery, un réalisateur qui a sévit dans de nombreux studios hollywoodiens entre les années 30 et 60. On lui doit notamment la création de Daffy Duck pour la Warner, alors qu'il travaillait sur les cartoons des Looney Tunes. Mais ses travaux les plus célèbres sont ceux de la période Metro Goldwyn Meyer, où il a réalisé plus de soixante courts-métrages d'animation plus fous les uns que les autres.
Et j'ai grandi avec cette série ! C'est probablement l'un des cartoons que j'ai le plus regardé dans mon enfance, et ça en fait l'une des nombreuses références culturelles que pas mal de gens de mon âge n'ont pas, et j'étais bien emmerdé à la cour de récré quand je ne trouvais personnes pour jouer à L'écureuil chtarbé.
Enfin bref, la période MGM d'Avery est une véritable merveille du comique burlesque. Étant donné que le studio lui avait donné carte blanche, il a pu se lâcher pour nous pondre tout un éventail de petits films loufoques, tirés par les cheveux et absurdes. En somme : l'essence même des cartoons. On retrouve trois types de cartoons dans cette série :
Les courses-poursuites, où un animal futé et timbré mène la vie dure à son poursuivant; Les confrontations, où deux personnages sont en rivalité; et les histoires un peu plus expérimentales et satiriques comme les ...Du futur ou l'excellent Symphonie Argotique.
Dis comme ça, ça ressemble aux formules existantes dans de nombreux autres dessins animés. Maaaais avec Tex Avery, la formule est poussée plus loin pour un chaos hilarant, incomparable à ce que faisait la concurrence avec ses autres mascottes.
Ici, les portes sont ouvertes à la connerie. Sans dire que c'est trash, certains films restent tellement stupides et tirés par les cheveux qu'ils en deviennent tout simplement affreux. Entre les explosions, les enclumes qui tombent du ciel, les courses-poursuites qui défient les lois de la physique, et les animaux qui brisent le quatrième mur, il y a de quoi devenir aussi cinglé que les personnages animés. Chaque scène est un prétexte aux gadgets et aux situations loufoques, et ça repousse à chaque fois les limites du bon sens en passant par la cruauté ou le ridicule. Entre les avions qui parlent, les trois petits cochons qui guerroient contre le Loup Hitler, des ours qui galèrent à capturer un petit chien, un canari et un chant qui grandissent en buvant de l'engrais, et les parodies de Western, c'est tout un univers qui s'ouvre au spectateur. Un univers où les aberrations physiques les plus folles deviennent banalité.
Et tout le monde en prend pour son grade : les chasseurs, les flics, les chiens et les chats, les magiciens, la publicité, et même Saint Pierre, incapable de comprendre le langage des d'jeuns. Le spectateur aussi, se fait quelque fois interrogé par les personnages voir carrément percuté à coup de matraque.
Et à force de regarder tous ces films récemment, j'ai réalisé à quel point un humour pareil est novateur pour l'époque, en plus d'être une prouesse technique. Tout est un bon prétexte à la parodie, et les personnages sont conscients d'être dans un cartoon, en plus de profiter des avantages physiques de ce support. Imaginez la tête de l'Américain moyen des années 40 qui va au cinéma, et qui en première partie voit un lapin faire exploser la truffe d'un chien avec un pétard. Et j'ai eu beau chercher, je n'ai trouvé aucun dessin animé ayant un humour similaire, même chez les Looney Tunes. Car ce n'est pas juste un enchaînement de bruits et d'images, l'humour de Tex Avery est tellement fou qu'il a besoin de réflexion pour être imaginé. Un cerveau stérile ne peut engendrer de telles merveilles !
Car en plus des gags à la pelle, il y a quelque chose de très satirique là-dedans. Étant donné que moultes environnements ont été utilisés comme cadres des films, le réalisateur en a profité pour se foutre de la gueule de tout le monde. Que ce soit l'opposition de la snobitude de l'opéra face à la magie, la niaiserie de Disney quand un gentil petit écureuil se fait bastonner, les parodies de télé-achats qui proposent des objets aussi inutiles qu'imaginatifs, et bien sûr, la télévision; souvent vanée pour la pauvreté de ces programmes et la trop grande place qu'elle occupe dans nos vies, alors que le cinéma se casse la gueule.
Bon, j'irai pas jusqu'à dire que c'est anti-système ou foncièrement de gauche, puisque ce cher monsieur Avery a quand même réalisé un court-métrage de propagande, et a dissimulé un peu de racisme banalisé dans bon nombre de ces films. À noter également qu'il est derrière plusieurs des censored eleven, un groupe de cartoons interdits à la diffusion pour raison morales (surtout du racisme en fait).
Vraiment, je vous invite à regarder cette série de cartoons. Ils sont appréciables aussi bien par les enfants que par les adultes, même si ils sont bien mieux compréhensibles pour un public averti (même si je le répète, il n'y a rien de trash ou d'explicite là-dedans) et conscient de la folie ambiante. Mais lequel pourrais-je vous conseiller ? Hmm...bonne question !
Vous aimez les thrillers, alors regardez donc Qui a tué qui ?. Fan d'animaux antropomorphique ? L'écureuil chtarbé et le Loup sont là pour vous. Vous préférez les personnages moralement bons ? Les aventures de Droopy devraient vous faire rire ! Plutôt Science-fiction ? Bon et bien ce sera La Maison du Futur alors !
Et puis il y aussi Les Chevaliers du Feu, Une Nuit de chien, Plouc à bec, Tu seras un taxi, mon fils, L'ours dormira bientôt, La petite évasion, BREF sincèrement, vous devez voir cette série de cartoons avant que la grande faucheuse emporte votre dernier rire. De plus, la VF est géniale et bien plus atypique que l'américain d'origine.
Ne sachant comment conclure, je laisse le mot à mon idole d'enfance, l'écureuil chtarbé :
Et l'histoire vous aurait rasée de toute façon. La rigolade commence juste après la sonnerie !