Texhnolyze. Une équipe de rêve, une excellente réputation, de quoi s'attendre à du très bon... et finalement, c'est encore mieux que ça.
Commençons par le scénario, même s'il me semble compliqué de le résumer simplement. L'histoire se déroule dans la ville de Lux, une cité contrôlée par les mafias regroupés dans une organisation : l'Organo, qui oblige tout le monde à se supporter, plus ou moins, seuls deux groupes refusent sa supériorité : des petits voyous et l'Alliance, une mafia de fanatique prêchant la pureté de l'humain. L'un des deux personnages principaux, Onishi, est le leader de l'Organo quand l'autre, Ichise, n'est qu'un boxeur qui a eu le tord de faire perdre de l'argent aux mafieux. L'on suit leurs aventures dans un monde en train de s'effondrer sur lui-même, tournant autour de la texhnolyze, une technologie permettant de remplacer les membres perdus par des membres artificiels à l'aide d'une matière qui ne pousse qu'à Lux : le rafia.
Je ne vous en dirai pas plus, de peur d'avoir l'impression de mentir, tant j'ai eu l'impression qu'il n'y avait pas de scénario puis plusieurs en parallèles, selon les phases de l'animé, la seule information que je rajouterai c'est que cet animé est sombre, très sombre, n'hésitant pas à traumatiser ses personnages en utilisant le sadisme et la violence, mais attention, ce n'est pas Gantz pour autant.
Si Texhnolyze se permet une violence extrême, ce n'est pas juste pour être violent mais bien pour soutenir son scénario et son message, et cela ne s'arrête pas la : comme le titre de cette critique le sous-entend, pour moi, ce qui fait le charme de cette oeuvre, c'est aussi son art d'être différent, que ce soit graphiquement, avec un style très sombre et une vue souvent floue ou de mauvaise qualité (volontairement), dans ses personnages peu expressifs ou dans sa narration : Ichisi ne dit qu'une à deux phrases par épisodes, en tout cas au début, et cela se voit d'autant plus dans le tout premier épisode qui ne contient qu'une seule et unique discutions de quelques secondes ! Tout, dans Texhnolyze, passe par l'image et le son, un autre point où cet animé sort du lot, entre sa géniale bande-son et la majorité des plans où l'on entend que des bruitages, voila une oeuvre qui sait comment dire ce qu'elle veut dire et n'a pas peur de prendre son temps, le scénario ne commençant vraiment qu'au milieu de l'animé.
D'ailleurs, ce qu'elle veut dire, elle le sait parfaitement, Texhnolyze, c'est aussi l'animé du vide, du manque, d'un univers dont on ne sait que peu de chose et aux personnages dont on apprend l'histoire que par brides et encore, lorsque cela sert le scénario. Ici, pas de temps perdus dans l'explication de tout ce qui ne sert à rien et pourtant tant d'informations sont donnés sans jamais être expliqués : au spectateur de comprendre ce qu'on lui offre sur un plateau d'argent... et à lui aussi de se faire un avis sur ce qui est bien ou mal, dans cette univers, entre les non-texhnolysés et leur "pureté", les texhnolysés... et les autres.
Au final, je pense que malheureusement pour moi, je suis encore moins objectif que d'habitude tant cet animé m'a rappelé mes références : Shinsekai Yori pour sa lenteur apparente, Psycho-Pass pour sa violence maîtrisée, Ergo Proxy pour le côté casse-tête (et le côté graphique sombre)... et même Phantom : Requiem for the Phantom, de l'utilisation de l'OST aux messages passés par les personnages, peut être même devrai-je dire que Texhnolyze m'a paru être une inspiration de mes animés favoris, pourtant, malgré cette extrême subjectivité, je ne peux que vous conseiller cette oeuvre.
Même si le scénario ne vous intéresse pas, même si l'univers ne vous plaît pas, même si les personnages ne vous passionnent pas, Texhnolyze est plus que ça, ce genre d’œuvres qui vous font voir le reste de leur art avec un point de vue un peu moins positif tant les autres œuvres semblent si peu originales à côté de celle-ci. Narration, utilisation de la bande-son et des bruitages, personnages, gestion du temps, descriptions de l'univers, Texhnolyze est un chef d'oeuvre qui remet tous les codes en questions et nous montre ce que l'animation japonaise a de mieux. Un must.
10/10