Seuls les wokes sont aussi absolus

Il y a bien longtemps, dans la galaxie lointaine, très lointaine de mon enfance triste et vagabonde, je pouvais parfois rêver et m'extasier devant un univers fictifs.

C'était pour moi un petit moment rassérénant dans cette vie pleine de bruit et de fureur.

Des étoiles se sont éteintes sous les ponts depuis et, lorsque je me replonge dans l'un de ces univers , je ressens ce que devaient ressentir mes chiots lorsque je leur mettais le nez dans le pipi en disant "c'est pas bien" suivit d'un petit coup de journal sur le museau.

Parfois j'essaie.

J'essaie de faire se taire cette voix cynique qui ne cesse de m'accompagner depuis que j'ai l'âge de raison.

De redevenir un peu un enfant.

Mais certains ont décidé qu'il ne pouvait y avoir de répit et qu'il fallait me plonger la tête dans le pipi pour m'éduquer.

Sur 4 épisodes je ne pense pas qu'un seul n'ait balancé une crotte de nez au patriarcat, dans lequel je ne ressens pas une inclusivité forcée etc...

"Regardez comme on est progressistes!"

Combat noble mais qui me fatigue tant il est mené sans aucune subtilité.

Avec mon cowoke (mon colocataire woke) on vient de se taper le quatrième épisode.

Et moi de lui dire

" regarde tu vois là ? Le jedi ,un homme, arrogant et pas très futefute, est en train de parler et on le tourne au ridicule.

Et là , réunion de jedis, une jedi insinue que le problème est peut-être plus grave (elle a l'air de sous-entendre : peut-être un sith) et un plan sur deux jedis en train de se regarder en chuchotant d'un air un peu moqueur , presque dédaigneux, genre "pfff qu'est-ce qu'elle raconte?" suivi d'un plan sur elle qui se sent lésée par la moquerie de ses hommes qui remettent en question son intuition féminine..."

Et j'en passe.

Avant il essayait d'argumenter (oui il me connaît trop bien et connaît trop bien mon vécu pour se planquer derrière la défense facho).

Mais au fil des épisodes, sans compter les autres séries et films qu'on regarde ensemble, force lui est de constater que c'est un matraquage sans répit et qui n'apporte rien à l'histoire.

Qu'on met deux films à savoir qui est le père de Luke et quelques minutes à savoir que l'autre avait deux mamans (qui s'étaient retirées dans une société où...ben y'a pas d'hommes).

Bref je vais me replonger dans ma lecture de Zweig (lui sait faire dans la subtilité lorsqu'il chasse l'âme humaine) ou peut-être aller taquiner du masculinistes qui parlent d'hommes soja et qui voient en Bardella le messie alors qu'il a le charisme de ma chausette trouée.

(Oui je tire dans le tas la raison reconnaîtra les siens).