Une énorme déception

J'attendais avec une certaine impatience la dernière création de Kurt Sutter, auteur et scénariste pour lequel j'ai beaucoup de respect et dont j'apprécie particulièrement l'écriture (en particulier pour les séries "The Shield" et "Sons of Anarchy").
Sa manière de traiter des sujets de société au travers de personnages complexes et subversifs est quelque chose qui m'a toujours attiré et j’espérais que sa transition vers un monde "médiéval" serait un bon moyen pour lui d'élargir ses horizons et de nous offrir un spectacle poignant et original.

Malheureusement, c'est la déception qui ressort du visionnage de ce premier double épisode. Je ne dis pas que la faute est entièrement celle de Kurt Sutter mais, l'écriture étant un des problèmes les plus flagrants, je pense qu'il a une très grande part de responsabilité.

Mon dieu que c'est mauvais, et sur quasiment tous les points mais je vais commencer par ce qui m'a le plus perturbé et qui à même réussi à m'énerver profondément lors du visionnage : la réalisation.
- La réalisation est dépassée et d'un mauvais gout absolu.
Les plans s'enchainent sans aucune implication
Les lumières varient (surement volontairement) entre les plans d'une même scène (on passe d'environnement extrêmement saturés à d'autres bizarrement sombres et ternes alors que le même endroit est filmé sous deux angles différents.)
Les transitions sur des plans figés qui passent en noir et blanc le temps du changement de décor qui vous rappellent votre plus mauvais épisode de NCIS.
- La gestion de la musique est insupportable et le choix des musiques est lui aussi insupportable. Pourquoi mettre des guitares électriques dans un Pays de Galles médiéval? On atteint là le paroxysme du mauvais gout et du cliché de série bourrine décérébrée des années 80...
- Le jeu des acteurs est aussi déconcertant. Le héros est un cliché de héros perturbé et l'acteur n'apporte rien de nouveau ni rien de personnel. Même Stephen Moyer, que j'avais beaucoup apprécié dans True Blood pour son équilibre entre le sur-jeu et la subtilité passe complètement à côté de ce rôle, probablement à cause d'une direction d'acteur à la ramasse.

En bref, j'adore Kurt Sutter donc je vais continuer à regarder en espérant que l'histoire va prendre le pas sur les problèmes flagrants, sans trop y croire. Sons of Anarchy avait assez mal commencé aussi, peut-être que The Bastard Executioner nous réserve de belles surprises.