The Big Bang Theory, c'est la métaphore de la victoire écrasante de la culture geek sur les autres niches culturelles.
Il y a 30 ans, les super-héros, Star Wars, Donjons et Dragons, les jeux vidéos et l'informatique, étaient des thèmes méprisés autant par les intellos que par les sportifs. Aujourd'hui, les blondes à gros seins, les bobo-intellos, les mecs de la campagnes ou les footballeurs : tout le monde utilise un ordinateur et sait qui est Iron-Man ou Obi Wan Kenobi. Alors que par exemple la nouvelle vague (Godard, Truffaut, etc.) est complètement tombée dans l'oublie.
Penny qui tombe amoureuse de Léonard, c'est l'image parfaite de cette victoire.
Quand on voyait des geeks dans des films ou des séries, le héros à qui s'identifiait le spectateur n'était pas un geek, et le geek était l'élément extérieur dont on se moquait ou pour qui on ressentait de la compassion. Ici c'est l'inverse, les héros sont des geeks, et ce sont les non-geeks qui apparaissent au spectateur comme des éléments extérieurs dont on se moque ou pour qui on éprouve de la compassion. Et ça marche !
Les spectateurs de cette série ne sont pas des geeks. Contrairement aux apparences, l'audience visée par la production (qui se compte en millions) ce sont les gens normaux. Et pourtant, la majorité de ces gens normaux comprend la majorité des références culturelles geeks ! C'est pour ça que l'identification fonctionne. Et c'est bien ça la preuve de la victoire de la culture geek.
Et Sheldon Cooper, geek parmi les geeks, caricature de caricature, réussit à devenir le personnage préféré de tout le monde !
Pour en venir à la série à proprement parler hors de ces considérations sur la culture geek : la première saison est absolument géniale. Extrêmement créative, il y a des nouvelles idées dans chaque épisode. Et surtout, on rigole quasiment tout le temps.
Les 11 autres saisons ne sont malheureusement pas du même niveau, et se contentent en gros de surfer sur les bonnes idées introduites dans la saison 1. Mais, même si c'est moins créatif et qu'on rigole moins souvent, ça reste quand même tout à fait convenable, voire plus que convenable. Et les épisodes s'enchainent avec plaisir.
En gros point négatif, ce qu'on peut principalement reprocher à The Big Bang Theory, c'est que si on regarde sous son costume de super-geek, on constate que 90 % de ses intrigues, ce sont les problèmes de drague et de couple des personnages. C'est-à-dire exactement la même chose que l'immense majorité des sitcoms américains. Donc des schémas narratifs qu'on a déjà vu des milliers de fois.
Mais bon soyons honnête, même si ça limite sa créativité, ce constat n'empêche aucunement de prendre beaucoup de plaisir à voir cette série.
Note (saison 1) : 18/20
Note (Ensemble des 12 saisons) : 14/20