L'anime commence à dater, mais il semble avoir une bonne renommée, en particulier pour son approche rétro/film noir. On y trouve également des méchas, et une thématique divine, quelques années après le succès d'Evangelion. Néanmoins, l'intrigue autour des robots géants n’apparaît pas nécessaire tant les affrontement avec d'autres créatures sont un peu random, et que cela semble surtout assurer le côté spectaculaire. En dehors de ces colosses mécaniques, c'est une atmosphère plus cosy, rythmée par une bande-son de saxophone jazzy et piano lounge, ce qui confère un style élégant à l'anime. Qui plus est, le protagoniste n'est pas très différent d'un Bruce Wayne, avec ce qu'il faut de gadgets, majordome, manoir et son identité de justicier pour palier aux lacunes de la police.
Sur la première saison, essentiellement, le show suit un déroulé de "méchant hebdomadaire" tout en laissant échapper, au fur et à mesure, quelques maigres détails sur ce monde dont tous les habitants (humains et androïdes) ont perdu la mémoire 40 ans auparavant. Ce qui ramène souvent le thème de l'identité façonnée par les souvenirs du passé. Mais l'avancée de cette trame d'ensemble est trop faible, et il faut attendre la saison 2 pour entrer davantage dans la mythologie de The Big O. Toutefois, cela va se faire en dépit du bon sens, avec des ambitions d'une intrigue philosophique qui cannibalisent les 4-5 derniers épisodes à l'improviste, et ne font que créer de la confusion. Cela donne l'impression que le réalisateur a joué le tout pour le tout, en calant tant bien que mal ses idées les plus méta lorsqu'on lui a permis de faire une deuxième saison. Il y a effectivement du potentiel derrière ces ressorts scénaristiques, mais ce n'est pas appliqué au bon show, ni au bon moment.