Classique. .
C'est un peu énervant cette propension des gens à 'kiffer' des films ou séries dès que cela apparaît un tantinet trash ou subversif ... Dès qu'on enlève la forme la série est quand même très moyenne...
le 29 juil. 2019
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Ce qui ressort de cette première saison de The Boys, pour quelqu’un qui n’a pas lu le comics, c’est à la fois bluffant et inégal. Bluffant par la qualité visuelle. Tout en restant assez classique dans sa réalisation, la série est de bonne facture. Amazon a mis les moyens pour les décors, les costumes et les effets spéciaux et ça se voit.
Bluffant aussi par le scénario, qui pose très rapidement le ton d cela série : on vient ici ramener le super-héros à la hauteur de l’homme et on vient voir ce qu’il cache : l’exposition des vices de chacun est un ressort narratif bien utilisé dans la série, et ne recule devant rien. L’explosion de Robin, les frasques sexuelles et meurtrières de Popclaw, les stratégies marketing… Eric Kripke sait nous surprendre tout en travaillant son histoire, et profite de son postulat pour égratigner politique, système néolibéral et même religion.
Là où la série est plus inégale est dans l’écriture des personnages et leur développement - difficile quand on a autant de protagonistes dès le début du show. Si les personnages de Madelyn et d’Homelander sont très bien écrits, ce dernier se révélant complexe et fascinant, la relation entre Hugh et Starlight convainc beaucoup moins, et on comprend encore mal les motivations du quatuor des Boys, Frenchie et MM restants assez clichés et superficiels pour le moment.
Le dernier épisode, moins bourrin et plus subtil permet à la série de finir sur une excellente note et surtout de donner envie d’en voir davantage.
Saison 2, The Boys voit plus grand, élargit ses thèmes et multiplie les intrigues. Si la série conserve un bon rythme et une très bonne réalisation technique, elle a pour moi les yeux plus gros que le ventre et s’égare. Alors qu’elle avait déjà pléthore de personnages, voilà qu’elle en rajoute. Si elle conserve son fond initial, à savoir les travers des super-héros dans un système capitaliste, elle rajoute pêle-mêle manipulations des masses via les réseaux sociaux, terrorisme, expérimentations scientifiques, coming out forcé, complotisme, culpabilité, suprématisme et complexe de Dieu. On a l’impression que les scénaristes ont forcé 2 saisons en 1, créant une certaine cacophonie et virant rapidement au point Godwin.
Oui personnellement, j’aurais trouvé plus intéressant que Stormfront soit une suprématiste moderne qu’une survivante nazie, histoire de confronter les États-Unis avec leur actualités plutôt que de recourir au «grand méchant loup ».
Certains défauts de la 1ère saison s’accentuent, avec un couple Hugh-Starlight toujours aussi insipide – mais pourquoi l’adorent-ils tous ? En revanche, point positif, Frenchie gagne vraiment en profondeur et devient l’un des personnages les plus intéressant de cette saison 2.
C’est plus brouillon, mais ça se regarde encore bien, je croise donc les doigts pour la suite.
La saison 3 s’avère pour moi mitigée. D’une part, l’intrigue ressert le nombre de personnages principaux ce qui permet de développer davantage leur psychologie tout en introduisant de nouveaux antagonistes et enjeux. On a une vraie avancée, là où je trouvais que la saison 2 piétinait un peu. Mais d’autre part, la série devient plus facile, plus grossière. Elle continue sa critique de la société américaine moderne, du plus anecdotique au plus sérieux — comme la revisite de la scandaleuse pub Pepsi revisitée plan pour plan par A-Train — mais en un sens se radicalise et force le trait. Je regrettais le recours au fantôme nazi, ici on est clairement sur les terres de Trump, mais au final c’est trop évident et sans finesse.
D’une part, on a des personnages qui gagnent en densité, le couple Hugh-Starlight devient plus intéressant, avec un duo Frenchy-Kimiko au top de l’émotion, et les supers mis de plus en plus face à leurs contradictions. Mais d’autre part on verse dans le trash gratuit (ce très laid et très inutile pénis en 3D) ou le recyclage sans valorisation des intrigues de super-héros (Soldier Boy et le Winter soldier).
De saison en saison, les défauts s’accentuent, l’intrigue devient de plus en plus caricaturale, tout en conservant une réalisation et un jeu qui rendent l’ensemble toujours fun à regarder. Cetet fois, contrairement aux deux autres saisons, le final ne me laisse pas dans l’anticipation de la suite, preuve des limites que semble atteindre la série.
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Créée
le 31 juil. 2022
Critique lue 249 fois
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