The Crowded Room est une série disponible sur Apple +. Je l’ai découverte par hasard sur la page d’accueil de mon compte. La présence du visage de Tom Holland comme illustration avait éveillé ma curiosité. Après m’être davantage renseigné à son propos, j’ai découvert un synopsis possédant un potentiel intéressant et des critiques élogieuses à son égard. C’est pour ces raisons que j’ai donné sa chance à cette nouvelle production.
Les premières minutes du premier épisode nous mettent dans les pas d’un jeune homme, Danny, et d’une jeune femme, Ariana. Ils suivent un homme. Danny est armé d’un révolver. Les deux amis ont l’intention d’abattre leur proie. Néanmoins, leur hésitation et un phénomène de panique généré par la foule à proximité les empêchent de mener à bien leur terrible projet. Danny est arrêté. En prison, il rencontre une psychologue, Rya. C’est en échangeant avec elle qu’il va nous faire découvrir le cheminement qui a abouti à cette dramatique situation.
Danny est le personnage central de l’intrigue. Il semble être au croisement de l’adolescence et de l’âge adulte. Il est fragile, touchant, maladroit. Il déclenche naturellement un sentiment d’empathie à son égard. Il est rapidement davantage perçu comme une victime que comme un coupable malgré l’évidence des actes commis. L’interprétation de Tom Holland est remarquable. Sa performance donne une ampleur captivante à son personnage. De plus, son duo avec Rya fonctionne très bien. Amanda Seyfried apporte un écot très intéressant à la narration et voit son rôle croitre au fur et à mesure du déroulement des événements. La jolie alchimie qui s’installe entre les deux personnages est un atout indéniable pour la série.
Le scénario se construit à partir de la narration de Danny lors de ses échanges avec Rya. L’histoire enchaine donc les flashbacks pour expliquer les origines du comportement du héros. La chronologie des différents événements reste néanmoins en partie floue sans que cela ne soit jamais gênant. Je me suis tout autant passionné pour le passé que pour le présent de l’accusé. Cela fait naitre une trame captivante dans laquelle les zones d’ombre s’éclaircissent partiellement pour en faire apparaitre de nouvelles. J’ai pris énormément de plaisir à me perdre dans le passé labyrinthique de ce jeune homme attachant que la vie n’épargne pas.
La série propose une belle immersion dans les années soixante-dix. Le travail sur la lumière offre une plongée immédiate dans cette époque. Les vêtements, les lieux et les voitures agrémentent efficacement ce joli voyage dans le temps. La réalisation est à ce niveau-là une belle réussite. Chaque scène est construite de manière précise pour nous plonger dans le visuel des films de cette époque. J’ai vraiment particulièrement apprécié cet aspect de l’histoire qui a clairement sublimé mon implication dans la narration.
Un rebondissement majeur en cours de saison marque une rupture importante dans la perception de l’intrigue. Celui-ci est joliment amené et produit un effet efficace et immédiat sur le spectateur. Néanmoins, on pouvait craindre que ce chamboulement impacte négativement l’intérêt pour le destin du héros. Heureusement, la maestria narrative avec laquelle est construit l’ensemble génère une évolution du regard sans jamais faire diminuer la curiosité ou l’attrait pour les événements contés. La tension dramatique ne diminue jamais. Je dois bien avouer que cette richesse scénaristique m’a donné envie de découvrir le livre dont la série est une adaptation pour en connaitre davantage sur le parcours de son héros.
Au final, The Crowded Room est une série forte et intense. L’écriture des personnages, la réalisation, le travail sur les décors… Tout est de grande qualité. Le scénario possède une personnalité originale qui est sublimée par un casting remarquable. Bref, je conseille vivement son visionnage. Le voyage ne laisse pas indemne…