Série esthétique et au lyrisme appuyé, elle n'est clairement pas pour vous si vous ne supportez pas de voir les personnages pleurer des hectolitres de fausses (ou vraies - je n'étais pas sur le plateau) larmes à chaque épisode.
Une fois cela dit en avertissement, il faut reconnaitre que la direction artistique de cette série est clairement son point fort : la reconstitution historique (décors, costumes, accessoires) est très réussie, la lumière est magnifique, le casting est très correct et la réalisation avec ses mouvements de caméra amples est généreuse avec ses décors (Palais, cours, falaises, forêts, rues animées, etc).
De plus, la bande son avec (entre autre) un extrait de la célèbre Sérénade de Schubert accompagne superbement les scènes d'émotion du couple principal.
Mais voilà, tout est très appuyé, car passé le 5ème ou 6ème épisode, la recette se fait piège et peut devenir rébarbative. Côté scénario l'idée centrale est le point fort narratif de la série et l'on suit avec intérêt ce fougueux saltimbanque au coeur simple qui va devoir prendre, malgré lui, la place d'un roi, malade et drogué, au pied levé et sans aucune préparation : Va-t-il réussir à duper les membres de la cour, les conseillers, les concubines, la reine et les gardes ? Va-t-il mourir victime d'une énième tentative d'empoisonnement ourdi par l'un des nombreux ennemis du roi ?
Et ce récit fonctionne clairement selon le degré d'attachement que vous éprouverez pour l'acteur principal (son point fort) qui met toute sa belle énergie dans son double rôle. Cependant les qualités d'un acteur et une certaine maîtrise visuelle ne suffisent pas à occulter les faiblesses scénaristiques qui m'ont empêché (pour ma part) de complètement me laisser charmer par la série.
Le plus gênant étant probablement l'écriture de certains personnage dont celui du secrétaire général en particulier, qui orchestre l'échange entre le roi et le saltimbanque. Comment ne pense-t-il pas à former le clown pour qu'il endosse pleinement le rôle de roi et éviter ainsi les impairs qui risquent de le dénoncer aux yeux des très nombreux ennemis qui grouillent dans le palais ? Comment diable compte-t-il duper son monde en étant si mal préparé ? A de nombreux moments, les actions insouciantes et parfois contradictoires du secrétaire général m’ont complètement sortie du récit, ne pouvant trouver ce personnage vraisemblable.
Une autre déception risque aussi de gâcher un peu votre plaisir : La fin. Car le dernier épisode se conclue sur un final onirico-lyrique arrosé de quelques hectolitres de larmes pour faire passer le tout.
Cependant, même malgré cette fin qui se vautre dans la mièvrerie, cette série n’est pas complètement mauvaise. C’est surtout, ici, une question de dosage entre l’aspect dramatique intrinsèque du récit, les effets de réalisation trop appuyée et le manque de crédibilité de certains personnages qui n'ont clairement pas les épaules de la dramaturgie dont ils doivent être porteurs.
Mais si, comme moi, vous aimez les Period Drama, les séries historiques avec complots de palais et les romances contrariées, je vous recommande tout de même le visionnage de cette série qui a l'avantage d'avoir une direction artistique très qualitative et quelques acteurs (dont Yeo Jin-Goo le lead masculin) d'une belle intensité. A vous de voir… ou pas... ou presque :)