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Meilleure série Prime Vidéo: Sa Majesté le Chacal.

⁦Avec une maestria digne de David Fincher et un Eddie Redmayne époustouflant d’intensité, de technique et d’émotions contradictoires, The Day of the Jackal, écrite par Ronan Bennett et réalisée par Brian Kirk, impressionne par la rigueur hypnotique de sa mise en scène et l’excellence de son intrigue.


Ce n’est pas tous les jours que l’on assiste à une série dont les premières minutes signent une puissance et une chorégraphie visuelle telles qu’elles transcendent la qualité standard des séries produites sur toutes les plateformes confondues.


Est-ce par la qualité addictive de l’intrigue mêlant espionnage, introspection et action, par la virtuosité de la mise en scène, par l’émotion et le charisme d’une interprétation ? Tout à la fois, certainement, pour faire de The Day of the Jackal une œuvre d’une amplitude cinématographique rare.


C’est dans les quelques scènes du début — un vieil homme affalé sur un fauteuil, probablement mort, et un autre qui lui ressemble trait pour trait mais semble plus jeune — que naît un trouble raffiné, une sensation d’avoir affaire à une série hors du commun. Quelques scènes plus tard, ce même vieil homme prend en joue et attaque des vigiles dans une scène d’assassinat filmée avec une précision jouissive. Tout cela pourrait sembler banal sans cette insinuation, portée par la majesté de la mise en scène, qu’il se trame quelque chose.


Précision, maîtrise, méticulosité, limpidité et sophistication des plans gravent une atmosphère et construisent la stylistique propre à la série, adaptation moderne du roman de Frederick Forsyth.


The Day of the Jackal, entre un James Bond haut de gamme et The Killer de Fincher, se glisse dans la peau d’un sniper (Redmayne), caméléon et samouraï, insaisissable et invincible, vulnérable et invulnérable, une sorte de Delon qui aurait su s’effacer pour accueillir une variété d’autres masques et nuances sur son visage.


Ici, le Chacal, capable de solitude et de patience incalculables, de maîtrise et de métamorphose, de sauvagerie et d’élégance, c’est Eddie Redmayne, l’acteur oscarisé de The Danish Girl.


C’est lui, son corps agile et sec, intériorisé et impavide, son visage sensible et impassible, capable de traverser tous les affects, qui provoque cette tension dans le regard. Magnifique et électrisant. Il regarde longuement ses proies, se prépare avec un soin inimaginable, nous fait toucher le danger, et nous le regardons regarder. La haute valeur de The Day of the Jackal tient à la virtuosité de la performance de Redmayne, qui cristallise des nuances inattendues de fascination et d’humanité, imposant une technique martiale empreinte d’une ambivalence et d’une douceur exceptionnelles.


Constamment en chasse ou en cavale, poursuivi par l’agent du renseignement britannique Bianca Pullman (Lashana Lynch), semblant mener une vie glacée de solitaire et pourtant aimanté par sa femme et son fils, multipliant les contrats hors de prix et les identités sans nom, l’intrigue s’entrelace avec intrépidité et sveltesse sur l’hypnose provoquée par son personnage et son acteur.


The Day of the Jackal est une série qui réussit à mêler, dans un geste profondément cinématographique, un certain dandysme allié à l’authenticité du film d’action.


À cela s’ajoute une traversée de l’Europe des plus séduisantes et une intrigue au cordeau. Le Chacal est la série cinéphile de l’année : majestueuse et classieuse.







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https://www.lemagducine.fr/critiques-series/the-day-of-the-jackal-amazon-prime-avis-10073455/

VioletteVillard1
9

Créée

le 22 déc. 2024

Critique lue 293 fois

2 j'aime

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2

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