Avec culot, panache, un narcissisme structurant bien tourné donc ouvert à l'autodérision et à l'ambivalence, Judith Godrèche propose son retour à Paris fictionné en série "Icon of French Cinema" après une décennie en plaisir d'exil ou exil-plaisir(?) dans la cité des anges.
Passé l'étonnement premier du spectateur néophyte qui ignorerait jusqu'au nom de l'ex-muse d'un certain cinéma d'auteur extrêmement côté dans les années 1990( La fille de 15 ans et la Désenchantée de Benoît Jacquot, pour ne citer que les plus illustres), le même spectateur un rien perplexe se laissera emporter par les aventures et mésaventures arty, traitées toujours avec la gravité de la désinvolture intelligente ou le pied de nez burlesque et subtil de cette ravissante blonde aux yeux de biche immenses.
Pour qui a vu "La fille de 15 ans" et vécu la notoriété médiatisée de cette jeune fille co-auteur avec Jacquot du film éponyme, nous assistons au milieu d'un apparente comédie à la Dix pour cent ou Julie in Paris ( voir les scènes avec son assistante) à des scènes d'une grande force qui viennent subvertir tenacement tous les épisodes et donner tout son poids tragique et authentique à cette Icon of French Cinema.
Une jeune fille passe des essais devant Loic Corbery( jouant le rôle de Benoît Jacquot avec beaucoup de réserve sensible et de sérieux empathique)et l'on sent à l'image la montée d'autre chose que l'essai en train de se tourner, la montée d'une fascination réciproque entre une future jeune actrice-muse ( Godrèche) et son mentor. Cela est l'axe le plus assuré et fort de la série. Celui qui la rend grande et indéniablement recommandable. Des scènes comme celles-ci, il y en aura plusieurs qui nous interrogent rétrospectivement et font réfléchir sur ce qu'on a nommé le culot du début.
L'actrice Judith Godrèche qui n'est tout de même pas une icône et elle ne le sait que trop, sait aussi qu'on a l'a constitué à 15 ans comme telle, qu'elle a été cette icône de 15 ans pour un homme, un metteur en scène, une génération cahier du cinéma et des millions de spectateurs.
Grâce à cette mise en abime d'elle-même qui frôle sa série sans exagération ni règlement de compte, elle se fait être Icon of French cinema. BRAVO
pour lire plus c'est par ici
https://www.lemagducine.fr/carte-blanche/l-afffaire-judith-godreche-tribune-10066516/