Septique au début, je me suis laissée emportée par la série de Judith Godrèche...
Ego rip, bourgeois, parisiano-centré sont les premiers termes qui me sont venus. Mais en y regardant de plus près, on s'aperçoit que la série est plus humble et plus profonde que cela. Judith Godrèche pose avec humour, recul et douceur ses propres tourments et ceux de toute une industrie, mais aussi ceux du monde privilégié parisien.
Par exemple l'importance que l'actrice/réalisatrice donne au personnage de Kim, sa domestique sans papiers en provenance des Philippines, démontre selon moi une approche sincère. En effet, Kim est un personnage indépendant, elle n'existe pas que par le biais ou pour faire évoluer les protagonistes principaux. Son vrai nom est d'ailleurs dévoilé par elle-même. De la même façon, c'est son personnage qui conclut la série. On la voit donc en tant que femme, en tant qu'être réel. On connaît ses émotions, on montre sa beauté. Là où d'autres feignent une attention particulière aux personnages d'une classe sociale inférieure à la leur pour mieux valoriser leur propre image.
Ainsi, Judith Godrèche ne s'inscrit pas dans une veine "bobo parisienne" mais ouvre bien sa propre voie: plaisante et loyale.
C'est une série émouvante qui donne envie de rencontrer la spontanéité et la bienveillance de la réalisatrice en balade sur les quais !
Seul bémol peut-être: je n'ai pas ressenti trop de colère face aux injustices, et à la domination masculine que la réalisatrice veut montrer.
Mais peut-être tente-t-elle de dénoncer à son image: avec humour, légèreté et sensations.