Okay, donc, il est temps de rétablir une certaine vérité : David Simon est le meilleur rappeur du monde. The Wire, Treme, The Deuce, il fait partie de cette élite d’auteurs qui est capable de capturer l’essence même de la rue, sans jamais la maquiller.
The Deuce est une série qui trompe. Car derrière la naissance de l’industrie pornographique aux Etats-Unis, il y a une industrie beaucoup plus grande, qui n’a jamais vraiment connu de métamorphose, tant sur le plan légal que sur le plan idéologique. Des putes, des macs, des clients, de l’argent : la rue.
C’est une constante dans toutes les œuvres que David Simon touche de près ou de loin : jamais de mépris et toujours ce regard scientifique, journalistique. Le porno vient de la rue, alors il faut se concentrer sur les avenues les plus crasseuses de New York pour comprendre comment cette catharsis est née.
Et puis c’est classe. Et puis la réalisation casse des culs. Et puis la direction est à crever. Et puis la soundtrack pue la classe. Et puis on retrouve une bonne partie du casting de The Wire. Et puis James Franco se paie enfin un rôle qui le placera en tête des Emmy. Et puis c’est tellement bon que de toute manière, le monde entier passera à côté et se réveillera 10 ans plus tard en réalisant que la série est classée dans le top 5 des meilleures séries d’après Complex/Rolling Stones/Slate.
The Deuce, c’est l’économie de temps par excellence : rien n’est à jeter, tout est à garder.
Note : Pornhub/10
L’argument pour se cultiver avec The Deuce :
« OMG ! C’est la meuf de The Dark Knight qui s’affiche topless et qui taille des pipes ! »
L’argument pour rire, mais pleurer un peu en même temps :
« OMG ! C’est Method Man qui porte une perruque. OMG ! C’est Cheese de The Wire ! OMG ! C’est Black Thought ! OMG ! Le Wu Tang et les Roots sont réunis dans la même série. OMG ! Il faut que cette blague s’arrête. »