D'Harlan Coben en tant qu'écrivain, je ne connais que le nom et la renommée médiatique. Matraqué par les publicités aguicheuses, je n'ai jamais été tenté de franchir le pas d'un de ces livres. "Ne le dis à personne", l'adaptation d'un de ces romans par Guillaume Canet ne m'avait pas emballé plus que ça. Alors, à la recherche d'une série courte, The Five était parfaite avec son unique saison de 10 épisodes.
Immédiatement, ce qui frappe dans cette série anglaise et que l'on retrouvait avec bien plus de brio dans les décors et la photo d'Utopia, ce sont les couleurs vives. Mais ici, elles ne servent en rien le récit et contrastent même avec la noirceur du sujet.
Cinq amis d'enfance et la disparition du frère de l'un d'eux. Nous les retrouvons immédiatement adultes, des années plus tard, leur vie ayant continuée malgré le triste événement. Et bien sûr, chacun embarque avec lui son lot de mystères et d'actions nécessaires au développement de l'enquête lorsque l'ADN du cadet resurgit sur une scène de crime.
Branle bas de combats et fausses pistes tous azimuts, l'ensemble des épisodes de The Five est à l'image de ces intrigues qui se contentent de meubler en tentant de nous perdre avec de faux indices dans des suppositions veines. La moindre piste nous amène à une supposition que l'on qualifie immédiatement d'improbable et finalement, plus on avance dans le récit, plus on se doute que tout ceci n'est qu'une perte de temps. Passons sur les avancées improbables, ne supputons plus, contentons-nous d'attendre en appréciant dans de rares scènes, aussi inutiles soient-elles, les petites dérives de l'histoire qui amènent quelque chose à la personnalité de nos enquêteurs (la relation entre l'inspecteur Danny et son père, les exactions totalement inutiles de Slade ou bien sûr la douleur des parents de Mark face à la perte de leur enfant).
Alors on avance dans les épisodes car malgré tout, on a envie de savoir. On ronge son frein jusqu'à ce que finalement/enfin, on attaque le dernier épisode et heureusement, la vérité éclate à grands coups de flashbacks pour un final bien plus réussi que l'ensemble de la série. On aurait malgré tout aimé voir cela plié dans un format plus court et un film, sans pour autant être plus que moyen, aurait probablement suffit.