Under his eye

Dans un futur proche miné par la baisse de la fécondité et la destructuration de la cellule familiale traditionnelle, un mouvement patriarcal dictatorial crée la République de Gilead, met le pays en coupe réglé. Dorénavant, les femmes seront réparties en 3 classes: celles de la classe dominante, habillées en vert, puissantes riches et stériles sont libres, les servantes (Handmaids), habillées en rouge, seront les ventres féconds de cette nouvelle société, les marthas s'occuperont des maisons.

The handmaid's tale est une série dystopique de Bruce Miller diffusée en 2017 (saison 1 de 10 épisodes). Il s'agit de l'adaptation du roman de Margaret Hartwood.
La série décrit un monde cauchemardesque et effrayant dans lequel la plupart des femmes ont perdu leur libre arbitre et même le droit de disposer d'elles mêmes. La série se concentre sur le destin de June (Deffred dans la République de Gilead). La série montre son quotidien, ses avanies nombreuses et sa capacité à rebondir. A rebours, on découvre sa vie d'avant la création de la République de Gilead et celles de ceux et celles qui ont compté dans sa vie (Luke son mari, Moira sa meilleure amie...).
Cette série féministe est habilement scénarisée, des rebondissements inattendus se déroulant en milieu de saison, apportant un peu de lumière dans un monde qui apparaissait cadenassé.
La société décrite ici fait "froid dans le dos". Indépendamment de la privation de liberté et du risque d'être éliminé à tout moment par le pouvoir (dont les "yeux" sont les espions), les pauvres servantes sont condamnées toute la journée à subir un discours catho-tradi volontariste dispensé par les Marthas. Une fois par mois, lors de leur période d'ovulation, elles font l'objet d'un rapport sexuel contraint avec leur maitre de maison (les commandants), une cérémonie qui a lieu en présence de l'épouse. June croisera la route d'autres servantes connaissant diverses fortunes au gré des épisodes, notamment la belle et délicate Deglen.

La distribution de la série est excellente: Elizabeth Moss (June/Deffred), Samira Wailey (Moira) et Ann Dowd, très effrayante dans le rôle de tante Lydia, "Martha en chef" sectaire.

La réalisation est de toute beauté avec des plans serrés sur les visages capuchonnés des servantes, des plans en plongée sur leurs déplacements en processions et la volonté d'effectuer en permanence des cadrages très symétriques. On peut souligner l'importance des couleurs, au premier rang desquelles bien évidemment la couleur rouge. Lors des moments de tension, les cadrages latéraux et "chirurgicaux" des visages en plans serrés sont diablement efficaces.

Dans la série, la République de Gilead est le nouveau nom des Etats Unis d'Amérique. La série a été tournée au Canada, essentiellement à Toronto et à Mississauga dans l'Ontario.

En 1985, Volker Schlondorff avait réalisé un film intitulé "La servante écarlate" avec Faye Dunaway.

Cette critique rend surtout hommage à la saison 1. La suite m'a bien moins passionné compte tenu des arcs narratifs choisis.

Ma note: 6/10