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le 19 oct. 2020
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Deux ans après The Haunting of Hill House, série horrifique qui en a fait trembler plus d’un, Mike Flanagan réitère son concept de maison hantée en s'inspirant cette fois de la nouvelle fantastique "Le tour d'écrou" de Henry James. Les amateurs d'horreur seront sans doute étonnés car The Haunting of Bly Manor est bien moins effrayante que la première histoire mais elle n'en reste pas moins intriguante.
C'est vraiment une série qui fait plaisir à regarder en cette période automnale car visuellement, elle est impeccable. Les premiers épisodes mettent en place un sublime univers gothique à la lumière blafarde, qui fût déjà un gage de qualité de Hill House, et présente une palette de personnages mystérieux dont on questionne les secrets. Une jeune femme sans expérience décroche un job de nourrice dans un manoir reculé en pleine campagne anglaise, suite au décès de la précédente. Son rôle consiste à s'occuper de deux jeunes orphelins qui font preuve d'une surprenante maturité pour leur âge. Bien que n'étant pas la seule employée au sein de cet imposant manoir, elle va se rendre compte que quelque chose cloche avec ce lieu... Très vite, on s'aperçoit que l'accent est davantage mis sur la psychologie des protagonistes plutôt que sur l'effroi du spectateur. Via de nombreux flashbacks, les démons des personnages sont auscultés afin de lever le voile sur la malédiction qui hante les murs de cette résidence.
Assez envoutante dans son démarrage, servie par une narration parfaitement maitrisée, bien que parsemée de quelques longueurs à mi-chemin, Bly Manor nous happe par la densité et la rigueur de son récit, riche en émotions et en révélations. L'épouvante s'entremêle ici au mélodrame, où l'amour devient un véritable moteur, qu'il soit partagé, inavoué, maudit ou malsain. En effet, tous les résidents sont grignotés par leur passé, gangrénés par des traumatismes qui se réactivent sous l'énergie particulière de ces murs. Les thèmes du deuil, de la perte d'un être aimé, de l'oubli et de la mort sont traitées avec justesse et subtilités. A défaut de nous faire sursauter toutes les cinq minutes, le scénario de Mike Flanagan est ambitieux, dense et apporte complexité et profondeur aux personnages. Certains épisodes nous accrochent, confondant poésie de l'écriture et tragédie, alors que d'autres, étonnamment plutôt anecdotiques, s'étalent et nous ennuient. Heureusement, le dernier épisode apporte une conclusion à la hauteur, faisant converger un scénario qui peut paraitre disparate, et un peu long sur la fin. Ça n'en reste pas moins une belle histoire de fantômes, originale et prenante.
Un peu comme le fait Ryan Murphy avec American Horror Story, Flanagan embarque à nouveau des comédiens de Hill House : Victoria Pedretti, Oliver Jackson-Cohen, Henry Thomas et Carla Gugino. Le concept fonctionne parce qu'on prend plaisir à découvrir un acteur dans un contre-emploi, à l'opposé de son précédent rôle. En tête, on retrouve Victoria Pedretti qui incarne une héroïne tourmentée, ambiguë, entre force et fragilité tandis que Jackson-Cohen s'empare d'un rôle dur et violent. Face à eux, il faut noter la performance T'Nia Miller, incroyablement juste, ainsi que celles des enfants qui s'avèrent parfois troublantes.
Pour ma part, j'adore cette idée d'adapter des histoires de fantômes issues de la littérature. J'ai hâte de découvrir ce que nous réserve la prochaine saison !
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Créée
le 2 nov. 2020
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