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le 7 nov. 2018
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[Critique parue dans le Jelly Brain n°11 de Septembre 2020]
Sensation horrifique de l’année 2018, la série The Haunting of Hill House aura au moins montré que Mike Flanagan avait un réel talent de conteur. Retour sur la première saison, maîtrisée de bout en bout.
Avant 2018, Mike Flanagan était surtout connu pour avoir réalisé quelques films d’horreur honnêtes à défaut d’être pleinement convaincants. On retiendra notamment une adaptation plutôt réussie de Jessie de Stephen King, dotée d’une esthétique léchée, et Pas un bruit (à ne pas confondre avec Sans un bruit), angoissant malgré son manque d’originalité. Son dernier effort en date, Doctor Sleep, était visuellement réussi mais très bancal, avec une première partie intrigante mais une seconde assez paresseuse.
Juste avant ça il avait mis tout le monde d’accord avec la série The Haunting of Hill House, chronique palpitante du destin tragique de la famille Crain dans la maison éponyme, alternant avec brio entre deux temporalités : 1992 et 2018. Il se base pour cela sur le roman Maison Hantée de Shirley Jackson, paru en 1959 et déjà porté à l’écran au cinéma en 1963 sous le titre La Maison du Diable par Robert Wise. La saison compte seulement 10 épisodes, comme c’est souvent le cas sur Netflix, mais Flanagan et les scénaristes ont quand même le temps de développer des arcs narratifs solides et même de réserver quelques surprises. On a ainsi droit, dans l’épisode 5, « The Bent-Neck Lady », à un des twists les plus inattendus et réussis de ces dernières années, aux conséquences glaçantes.
Les acteurs sont incroyables de justesse (surtout le duo Carla Gugino – Timothy Hutton, incarnant les parents), la mise en scène est inspirée et l’atmosphère pétrifiante. Mention spéciale pour l’idée d’avoir des fantômes toujours présents, souvent en arrière-plan et qui rendront indispensable un deuxième visionnage. On pourra éventuellement reprocher quelques jumpscares simplistes, une sous-utilisation de certains fantômes et un final légèrement en deçà des attentes mais la hype était justifiée : cette première saison est très réussie et recèle quelques moment de flippe très intenses. L’épisode 6, « Two Storms », tourné entièrement en plusieurs plans-séquences, est certainement le plus impressionnant en termes d’esthétique, en plus d’être une belle réflexion sur le deuil.
The Haunting of Hill House devait être une série one shot mais le succès fut tel qu’une deuxième saison va voir le jour, transformant le tout en série d’anthologie, avec beaucoup d’acteurs similaires, à la American Horror Story. La deuxième saison, appelée The Haunting of Bly Manor, sera basée sur Le Tour d’écrou d’Henry James qui avait déjà fortement influencé le formidable Les Autres d’Alejandro Amenabar. Sa date de sortie est prévue pour le 9 octobre, et on espère que Flanagan et son équipe sauront réitérer l’exploit de cette première saison si réussie.
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Créée
le 29 nov. 2023
Modifiée
le 29 oct. 2020
Critique lue 120 fois
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