C'est attiré par la promesse d'un exotisme inhabituel que j'ai fini par me pencher sur Arslan (sans mauvais jeu de mot).
Malgré un premier épisode assez terne les suivants furent très satisfaisants à défaut d'être excellents. En effet la conclusion des événements des plaines d'Atropatène marquant le début de la (recon)quête d'Arslan me permis d’acquérir le sentiment que la série était ambitieuse.
Un voyage initiatique sous fond de guerre de religion dans un univers atypique inspiré assez fortement de l'Histoire, ce n'est pas rien surtout si tout se met correctement en place.
Pourtant il est clair que l'anime ne va pas au bout de ce qu'il entreprend.
L'aspect guerrier est gravement terni par plusieurs problèmes récurent.
Tout d'abord l'utilisation de CGI lors des batailles est de qualité très inégale, allant du plutôt bien maîtrisée au particulièrement repoussant visuellement. Et bien que cet écueil vient probablement de la volonté louable de proposer des affrontements comportant de nombreux soldats, (ce qui est compliqué à la fois techniquement et financièrement) le résultat rebutera plus qu'il n’émerveillera.
Second problème, la stratégie durant ces même affrontements est très mal amenée et paraît alors vraiment simpliste. On a beau nous vanter les talents du grand stratège Narsus, (ce que je ne demande qu'à croire sincèrement) je ne vois pas comment je pourrais puisque les différents stratagèmes de son cru semblent sortir de nulle part sans suffisamment d'explication sur leur mise en oeuvre (Quand ? Comment ?) ce qui rend le tout peu crédible voir totalement boiteux. De plus à de multiples reprises les personnages semblent atteints d'un syndrome de stupidité aiguë, allant joyeusement au casse-pipe sans trop se poser de questions, comportement qui est vaguement justifié par un trait de caractère (colère, fierté etc) forcé à l’extrême.
Enfin certains personnages, Dariun en tête, sont clairement invincibles sur le champ de bataille et leurs démonstrations de force frisent plus le ridicule qu'autre chose.
La plupart des combats ne sont donc pas plaisant à regarder et les escarmouches et autre guets-apens sont juste prétexte à enchaîner des scènes plus navrantes les unes que les autres, cassant le rythme et la tension déjà bien malmenés.
L'aspect religieux est quant à lui aussi caricatural qu'il est mal exploité. Puisque d'un coté nous avons un ersatz de christianisme représenté majoritairement par l'archiprêtre Bodin et ses sbires dont le fanatisme est gravé dans chaque trait de leur visage, par celui plus naïf et idéaliste d'Etoile, sans oublier les nombreuses manifestations très subtiles d'une foi exacerbée. "Les modérés" sous la coupe du trop discret Prince Guiscard et du très mou Innocentis jouissent d'un temps d'apparition semblable à celui de la Reine Tahamine... (c'est à dire pas beaucoup)
De l'autre coté la religion polythéiste du Parse est à peine évoquée comparée à celle du dieu Yaldabaoth. Les seuls représentants ayant un minimum de consistance sont l’énervant Ghib et ses allusions aux diverses divinités et l'inutile Faranghis (dont la consistance est surtout au niveau du buste). La religiosité n'est ici qu'un cache misère scénaristique justifiant à peu près tout et n'importe quoi, prenant beaucoup de place dans l'univers pour pas grand chose.
Concernant l'évolution du personnage d'Arslan force est de constater qu'elle est presque imperceptible, l'image de la frêle jeune fille naïve devant être sauvée régulièrement persiste malheureusement au bout des vingt-cinq épisodes que compte la série.
Les mauvaises langues s'amuseront même à prétendre que la seule chose ayant réellement évoluée est la taille de son harem (masculin).
J'ai encore beaucoup de griefs contre la série, comme l’exagération omniprésente que ce soit dans le caractère des personnages ou des événements qui se déroulent devant nos yeux, mais je vais dire un peu de bien d'Arslan Senki pour nuancer légèrement mon avis.
Car tout n'est pas mauvais, je dirais même que tout est plutôt moyen. Il n'y a rien de vraiment honteux au point de s'arracher les yeux ou de vomir ses tympans. Certains décors sont même très jolis, les intérieurs par exemple et surtout la capitale Ectabana est je trouve, une réussite.
Malgré la visibilité évidente de leur archétype et les relents manichéens un peu nauséabonds dont ils sont imprégnés il y a des personnages attachants même parmi ceux que j'ai critiqué.
Aussi la question de l'esclavage est traitée beaucoup plus justement que la religion, ce qui est appréciable.
En conclusion, certain diront qu'Arslan senki n'est finalement qu'une gemme mal taillée parmi d'autre, non dénuée de valeur elle reste désagréable à la vue et au toucher, et aurait pu entre des mains plus expertes renvoyer fièrement la beauté du soleil de Parse.
Pour ma part, je me contenterais de poursuivre ma route vers d'autres horizons qui espérons soient plus radieux.