Mate, I'd stick my knob into this fit bird's fanny !
The Inbetweeners est une comédie anglaise qui nous fait vivre les aventures de 4 amis lycéens un peu paumés dans une banlieue de Londres.
Simon est le moins bizarre d'entre eux. Amoureux de la belle Carli depuis ses 8 ans, il est très timide et se fait offrir une Fiat Cinquecento jaune qui fait de lui la risée de ses potes.
Jay est le mythomane obsédé du groupe. Il parle de sexe du matin au soir et s'invente une vie sexuelle digne d'une pornstar. Pourtant, dans la vraie vie, c'est un pauvre type : son père passe son temps à se moquer de lui, il n'a aucune expérience avec les filles et son principal loisir consiste à se masturber. Il n'existe donc vraiment qu'en présence de ses amis, et le contraste est saisissant lorsqu'on le voit seul ou en famille. Néanmoins, avec sa coupe de cheveux improbable et ses répliques hilarantes, il est l'atout n°1 de cette comédie.
Neil est le grand abruti de la bande. Un peu lent d'esprit, il ne comprend pas grand-chose à ce qu'on lui raconte, et croit naïvement à tout ce que lui raconte Jay. Il ne s'étale pas sur sa vie privée, mais au final, c'est lui qui a le plus de succès avec la gent féminine. Le bonhomme a deux particularités : il danse comme un robot, et plus les saisons avancent, plus il pète.
Will est le petit nouveau du lycée. Avec ses lunettes, sa veste et son air de premier de la classe, il devient rapidement le souffre-douleur de tout le monde, mais ça ne semble pas le déranger plus que ça. Surnommé "briefcase wanker" à cause de sa mallette, il est le nerd rabat-joie du groupe qui passe un peu trop de temps dans le bureau du principal pour se faire bien voir. C'est à mes yeux le personnage le moins attachant de la série, bien qu'il en soit le narrateur.
Plutôt que de nous montrer ces 4 adolescents dans leur vie quotidienne au lycée, les scénaristes préfèrent s'intéresser à leurs aventures extrascolaires. Voyage de classe, première cuite, premier concert ou premier rapport sexuel : chaque nouvelle expérience sert de contexte à un épisode, mais le cœur du show se situe dans les dialogues et dans les situations incongrues dans lesquelles ils se mettent. Les quatre garçons passent leur temps à se moquer crûment les uns des autres, mais il n'y a pas d'animosité ou de cruauté dans leurs propos quand ils insinuent que le père de Neil est un "bumder", ou lorsqu'ils fantasment sur la mère de Will et la sœur de Neil. Pour eux, ces conversations salaces sont naturelles, vite oubliées, et personne ne s'offusque de quoi que ce soit.
Pour être franc, je n'ai pas vraiment accroché à cette série lors de ses premiers épisodes : je la trouvée lourde et mal rythmée, et tout au plus, je lui aurais accordé un 4 ou un 5. Pourtant, les choses se sont vite améliorées, et à partir de la saison 2, chaque épisode ou presque est un véritable régal au cours duquel j'ai ri à gorge déployée. Les situations deviennent de plus en plus farfelues, l'humour de plus en plus pipi/cul/caca/prout et les acteurs n'ont jamais peur du ridicule. Les seconds rôles sont pour une fois excellents, et je vous garantis quelques éclats de rire avec des personnages tels que le principal Gilbert, le père de Jay ou "Paedo" Kennedy. Cette comédie va également vous permettre d'apprendre à parler l'argot anglais : "fanny", "bender", "fit", "bird", "bloke", "knob" sont des termes que vous allez entendre très régulièrement, et bien que très crus, ils ne sonnent pas faux dans la bouche de ces adolescents en manque de sensations.
Au final, The Inbetweeners est une grande réussite pour une principale raison : elle parvient comme nulle autre à retranscrire la période de l'adolescence, avec ses doutes, sa frustration sexuelle et ses moments de grande honte. Malgré son langage extrêmement explicite, cette comédie est une ode à l'amitié adolescente comme on en a rarement vu à la télévision ou au cinéma.