The Leftovers par Melvin Zed

Voila donc cette série qui conte avec lourdeur le parcours doloriste d'une poignée de personnages au bout du rouleau, hantés par leurs démons personnels et englués dans le quotidien d'une communauté désespérante qui vont subir de plein fouet l’épreuve de la disparition dramatique et inexplicable d'êtres chers. Entre rage stérile, pessimisme inconsolable et lamentations continuelles, les personnages de The Leftovers, englués dans un pathos qui s'étale péniblement dans chaque scène, chaque plan, peinent à trouver leur chemin. Heureusement pour le spectateur, le chemin tortueux de la culpabilité sourde qui les habite est balisé par la présence incongrue d'animaux fous (un cerf, des chiens, Liv Tyler) et d'hallucinations violentes dans une ambiance millénariste offerte par un rigolo culte morbide de moines clopistes. Tout ça baignant dans des symboles religieux évidents et pataugeant un parcours christique balourd pétri de références pachydermiques se terminant au milieu des stygmates dans la reconstitution rocambolesque d'une cellule familiale complètement pétée.
10 épisodes d'une heure, un pur bonheur somnambule d'un sérieux pétrifiant plutôt sympathique à suivre...
Par contre, je sais pas trop, mais je suis pas sûr d'avoir envie de m'infliger la suite, une nouvelle saison de jérémiades ésotériques, glapissantes de pleurnicheries mystérieuses...
Ah, sinon y'a Scott Glenn, il entend des voix et est obsédé par un numéro précis du National Geographic, une coquetterie scénaristique rigolote à l'unisson du reste...
Sinon j'irai bien me faire mordre par un chien aussi...