Oui c'est ça taisez vous car j'ai enfin trouvé l'adaptation quasi parfaite d'une de mes lecture fétiche. Et pourtant en matière d'adaptation je suis foutrement difficile mais le format de la série donne le temps qu'il faut au récit pour se développer y compris dans ses longueurs dans ses errements car ce sont ceux des personnages qui ne cessent de se battre avec eux même. Bataille intérieur qui n'est présente qu'en filigrane mais qui se révèle par petites touches qui sont autant de fractures à l'image de l'adjoint de Martin Kurtz, Shimon qui joue du piano pour avoir le courage de poursuivre sa sinistre besogne. John Le Carré n'écrit pas un traité de géo politique ni même un roman d’espionnage mais se livre à une vaste interrogation sur le double, l’empathie, la sincérité et la relativité du vrai et du faux. Charlie actrice devient terroriste rendant la fiction plus réel que la réalité.. On est plus dans le mensonge ou le vrai mais dans un théâtre de masque où sans cesse personnage comme spectateurs sont sur le point de se perdre et sont totalement incapable de distinguer le bien du mal. Car au final la philosophie du récit de John Le Carré (roman et série) se trouve là les êtres ne sont que des enveloppes porteuse d'action et n'existe que par ce qu'il font. Les convictions et idéologies n'étant au mieux que des leurres et des faux semblants tant les protagonistes paraissent proche de leurs ennemis. Voir à cette égard le rêve où Gadi Becker se retrouve face à Michel qui s'embrase d'un coup. C'est un grand thème de JLC qui le développe précédemment dans sa trilogie de Karla (la taupe, Comme un collégien, Gens de Smiley) où G Smiley développe une véritable obsession pour son adversaire soviétique l'espion Karla.