Everything is gone.
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le 15 mai 2018
7 j'aime
2
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Adaption du livre The Looming Tower: Al-Qaeda and the Road to 9/11 de Lawrence Wright,cette mini-série dresse, comme son modèle, un tableau des évènements qui ont mené aux attentats du 11 septembre 2001.
La principale différence, c'est que la série se focalise essentiellement sur la guerre des services entre le FBI et la Cia et qui serait en grande partie responsable de la réussite des attentats. Et ce qu'on voit est hallucinant. On a tout d'abord une cellule du renseignement de la CIA nommé Alec, dirigée comme une secte par Martin Schmidt(flippant Peter Saarsgard), sorte de gourou ayant une emprise totale sur ses employées,fascinées. Schmidt considère Alec comme sa chose et refuse de partager ses informations avec la cellule I-49 du FBI,son équivalent, qu'il déteste.
Pourquoi? Parce qu'elle est dirigée par John O'Neill(formidable Jeff Daniels), qui est tout son contraire :brilliant, grande gueule et chaleureux.
Formidable opposition, où tous les coups tordus sont permis, sous le regard de supérieurs incompétents(Seul Dick Clarke est épargné, les scènes avec Condoleezza Rice sont inénarrables) et dans un contexte politique agité( affaire Monica Lewinsky, élection agitée de Bush Jr)
Mais la série n'oublie pas non plus les ressorts politiques et religieux de ces attentats. Et qui mieux qu'Ali Soufan(Tahar Rahim, merveilleux de pudeur et de sensibilité) pour illustrer l'immense fracture entre le monde musulman et l'occident. Subalterne de O'Neill, il va d'abord se confronter aux préjugés de ses collègues à l'égard des musulmans(son nom est systématiquement écorché) puis servir de botte secrète à l'étranger par sa connaissance de la culture musulmane(il est né libanais). Là encore, il se cogne contre les préjugés de ses coreligionnaires, qui le considèrent plus comme un Yankee qu'un musulman.
Le gouffre entre ces deux mondes est aussi illustré par les scènes à l'étranger(camps afghans et ville yéménites misérables) et le choc ressenti par les terroristes, au contact de l'american way of life: Il faut voir le regard, entre autre, de ces pauvre garçons à la vue du luxe occidental ou d'une simple cheville féminine :lol:
Mais la série refuse à juste titre l'impossibilité d'une communication et multiple les passerelles:l'amitié entre O'Neil et un général yéménite, la passion entre Ali Soufan et une Belle américaine,la mise en parallèle d' une prière dans une église et une mosquée...
Une Belle série aux allures de docu drama(images d'archives et fiction sont intraséquement mêlés), anti spectaculaire(le final historique est pudiquement filmé) et limpide sur l'enchaînement des évènements et des erreur humaines qui ont mené à ce désastre.
Créée
le 8 févr. 2022
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