Une Amérique qui nous a tous fait fantasmer à travers son cinéma ludique et qui commence à nous inquiéter via son radicalisme horrifique fortement teinté de bêtise humaine...
Muncie Daniels, avec ses faux airs d'Idris Elba, c'est le black cool qui surfe sur la hype, en l'occurrence celle de CNN. Privilégié, tout lui a réussi et il mène sa barque, tout là-haut, confortablement installé dans la bourgeoisie citadine, malgré sa couleur de peau.
Il faut un concours de circonstance, un assassinat, pour le faire chuter de cette illusion de réussite finalement précaire avant d'être happé par un cyclone noir et blanc qui le trimbale de groupuscules suprémacistes en factions d'ultragauche, de lobbying tordu en vaines manœuvres du FBI.
Pour sortir d'une accusation mensongère de meurtre, Muncie nous entraine avec lui dans cette Amérique radicalisée et manipulatrice. L'originalité du scénario et de cette machination, tiennent dans cette mise en lumière des oppositions exacerbées qui divisent le pays, de la dégénérescence de son système policier ou judiciaire et de l'utilisation des armes à feu, par exemple.
Ce thriller tient le cap, malgré quelques conventions inhérentes au genre, dans une réalisation assez classe et musclé. Le trait est volontairement épais afin de nous faire comprendre que cet état ne reflète plus l'American-Dream et tend vers une American-Nightmare non-fictive.