Soyons honnêtes, cette série est mauvaise. Certes, on est un peu intrigué au commencement : un "jeune" adulte (trentenaire...) qui découvre qu'il est magicien, propulsé dans une fac de sorciers ? On se dit que ça va nous donner un "Harry Potter" adulte, et que les intrigues vont être plus complexes, plus mures. Que la place de la magie dans la société va être abordée de façon intelligente. Spoiler alert : non, Harry Potter fait tout ça bien mieux. Avoir des adultes c'est surtout prétexte à deux trucs essentiels pour intéresser un public ado : les personnages peuvent boire et niquer. D'où un cast lisse, soit, mais pas désagréable à l’œil.
L'intrigue ? Vaguement intéressante. Les personnages n'étant que moyennement attachants, on se contrefout un peu de ce qui leur arrive. Elle permet surtout aux personnages de quitter bien vite une fac de magie où il devenait de plus en plus difficile de justifier qu'on pratique aussi peu la magie. Car, oui, ça fait des effets spéciaux, et les effets spéciaux ça coûte cher. Moralité, leur qualité est assez aléatoire, quand ils ne sont pas carrément hors champs.
MAIS (ouais faut justifier d'un 6 comme note, quand même). Mais The Magicians a la très bonne idée de ne pas se prendre au sérieux. On peut voir un personnage recracher son cappuccino, commandé ironiquement, à base de lait de licorne ("Vous avez trait une licorne ??") ou voir les héros être téléportés dans un pays imaginaire avec des montagnes en forme de bites qui, sur les cartes, sont référencées en "cock mountains". Sans oublier des références directes au test de Bechdel et autres cassage de quatrième mur. Mieux encore, les personnages n'hésitent pas à admettre qu'ils ont l'air complètement cons quand ils font des mouvements hasardeux pour lancer des sorts.
Voilà ce qui sauve la série et me permet de la classer dans la catégorie "no brain" et "plaisir coupable". Parfois, ça fait volontairement rire, ça n'est pas juste parce que je me moque de la qualité hasardeuse du jeu d'acteur ou d'un scénario un peu relou.