The Mighty Boosh
7.8
The Mighty Boosh

Série BBC Three (2003)

Quand l’absurde dévore le réel, et que le zèbre de l’espace temps devient votre meilleur pote

The Mighty Boosh, diffusée sur BBC Three en 2003, c’est un peu comme si votre cerveau se faisait kidnapper par un groupe d'extraterrestres fans de glam rock, et qu’ils décidaient d’organiser un festival de non-sens cosmique pour célébrer l’absurdité de la vie. C’est une série qui ne suit aucune règle, aucune logique, et c’est précisément pour cela qu’elle est géniale. Ici, tout peut arriver, littéralement tout : un shaman télépathe, des voyages dimensionnels, des animaux qui parlent, et un univers où le mot "bizarre" semble bien trop sage pour décrire ce qu’on voit à l’écran.


L’histoire (si on peut vraiment appeler ça une histoire linéaire) tourne autour de deux personnages principaux : Howard Moon (Julian Barratt) et Vince Noir (Noel Fielding), deux compères improbables qui travaillent dans un zoo pas comme les autres avant de partir dans des aventures totalement surréalistes. Howard, avec son air coincé et ses prétentions d’intellectuel jazzy, est le parfait contrepoint de Vince, un dandy pop complètement déjanté, adepte des coiffures improbables et du glam rock. Leur dynamique est celle d’un duo comique à la Laurel et Hardy, mais sous acide et avec des costumes de licornes psychédéliques.


Le véritable génie de The Mighty Boosh, c’est son refus total de la normalité. Chaque épisode est une nouvelle excuse pour envoyer ses personnages dans des situations aussi absurdes que délirantes. Une minute, ils sont en train de parler à un gorille sarcastique dans le zoo, la minute d’après, ils voyagent à travers l’espace-temps pour affronter des démons en manteau de fourrure ou chanter des chansons avec un sac poubelle possédé. Et le plus beau ? La série ne vous demande jamais d’y croire, elle sait que tout ça est insensé, et elle l’embrasse avec enthousiasme.


Les personnages secondaires sont tout aussi mémorables, voire plus étranges encore. Naboo, le shaman qui gère une boutique de sorcellerie en étant perpétuellement blasé, et Bollo, le gorille parlant (qui, pour une raison quelconque, finit par devenir DJ), ajoutent une couche supplémentaire d’absurdité. Chacun d’eux semble vivre dans un univers parallèle où la logique a fait ses valises depuis longtemps, et pourtant, dans le cadre de The Mighty Boosh, cela fonctionne à merveille. Il y a même le Moon (oui, la Lune), un personnage littéral qui interrompt parfois les épisodes pour dire des choses totalement aléatoires dans un monologue surréaliste – parce que pourquoi pas ?


Visuellement, la série est un feu d’artifice d’inventivité. Les décors oscillent entre le théâtre minimaliste et le collage psychédélique, avec des costumes et des effets spéciaux qui semblent avoir été conçus sous l’influence d’une bonne vieille crise de fou rire. Mais c’est justement cet aspect bricolé, volontairement kitsch, qui donne à The Mighty Boosh son charme unique. C’est un voyage visuel où chaque épisode est un tableau de Dali revisité par un étudiant en art légèrement fou. Et ne parlons même pas de la musique : chaque épisode est truffé de chansons originales qui vont du folk absurde au funk cosmique, avec des paroles aussi décalées que le reste de la série.


Ce qui rend The Mighty Boosh si spécial, c’est qu’il ne cherche jamais à plaire à tout le monde. Si vous entrez dans cet univers, vous acceptez de laisser derrière vous toute forme de logique narrative traditionnelle, et de vous abandonner à une aventure où le seul guide est l’absurde. C’est une série qui se moque des conventions télévisuelles, qui les prend, les retourne, les jette dans un trou noir, et les remplace par une sculpture en marshmallow géant.


Bien sûr, tout cet humour décalé ne plaira pas à tout le monde. Pour ceux qui préfèrent les récits structurés et les blagues rationnelles, The Mighty Boosh peut sembler hermétique, voire irritant. Mais pour les amateurs de non-sens créatif, c’est un trésor. Chaque réplique, chaque scène, est une invitation à se laisser surprendre. C’est une ode à l’imagination pure, où chaque épisode est un rêve éveillé peuplé de créatures absurdes et de dialogues déjantés.


En résumé, The Mighty Boosh est une série qui se vit plus qu’elle ne se regarde. C’est un trip surréaliste où l’humour, la musique et la folie cohabitent joyeusement pour créer quelque chose d’unique en son genre. Si vous êtes prêt à abandonner toute forme de logique et à plonger dans un univers où l’imprévisible est roi, alors préparez-vous à être transporté dans l’étrange et merveilleux monde de The Mighty Boosh. Ce n’est pas une série, c’est une expérience – et quelle expérience !

CinephageAiguise
9

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Créée

le 5 nov. 2024

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