Comment réussir une série TV.. ou pas ?

Quelle est la recette d'une série, ratissant large, qui tente à tout prix de plaire à la cible majoritaire des 15 à 40 ans ? La réponse faite par les auteurs de "The Mindy Project" est la suivante :

• Prenez comme fil rouge une double dose d'intrigues sentimentalo-sexuelles à la "Greys Anatomy" puis placez le tout dans un cadre aux faux airs de "The Practice",


• Mettez au centre de l'échiquier un personnage principal féminin de classe aisée, ayant réussi professionnellement, célibataire et sans enfant, issue d'une minorité (il faut bien ça pour montrer qu'on a évolué depuis les années Bush) et quelques peu protéiforme à la "Aly MacBeal",


• Ajoutez-y des tentatives de comique décalé à la "Scrubs" avec juste des personnages un peu plus vieux,


• Et enfin pour finir, disposez au sein de cette mixture un groupe de personnages inspiré de "Community".

Mais la recette ne fait le chef cuisinier. Pour ce genre de plat il faut du talent, du goût et de bons ingrédients. Ce qui aurait pu être le cas ici. Mais malgré les efforts déployés, la série avance mollement dans un air de "déjà-vu". Tout n'est pas franchement mauvais. Certains moments, certains gags, certains personnages (Morgan l'infirmier ex-taulard, Beth la vieille infirmière revêche) sauvent même parfois un épisode ou un autre de l'ennui. Mais à naviguer trop près du peloton, ce "Mindy Project" ne se détache pas du reste des productions. Restant trop souvent dans sa zone de confort, elle ré-exploite, en l'étirant, la corde de beaucoup de situations vues et revues en mieux chez ses aînés.

Il manque certainement à cette série un petit quelque chose de bien à elle qui la ferait sortir du lot. Ca aurait pu être son interprète principale : dommage l'actrice (Mindy Kaling) manque de légèreté et de folie dans son jeu. Au final, rien n'apporte ce quelque chose de singulier qui permettrait de l'identifier sans qu'elle souffre d'éternelles comparaisons avec ses prédécesseurs.

A voir si vous êtes en manque de séries médico-romantico-comique. En étant avertit que vous n'y verrez pas plus de médecine que dans un documentaire sur l'exploitation pétrolifère en mer du nord, que question romantisme il se limitera ici au choix du coup d'un soir et à la succession de relations foireuses d'un personnage principal qui manque de charisme et qu'enfin en guise de comédie vous devrez vous contenter de gags de situation et d'une galerie de personnages aux contours mal dégrossis...

Ce "Mindy Project", mollement subversif dans le ton et encore moins dans sa forme, manque cruellement d'une folie indispensable à ce type de productions.

N'est pas fou qui veut... ou presque !