J'ai bien pensé rejoindre les avis mitigés sur cette suite de : "The Young Pope" au début de la saison. J'ai persévéré jusqu'au bout ...fort heureusement. En effet, j'ai eu quasiment l'impression que Paolo Sorrentino se risquait en sabordant toute sa créativité et l'excellence de son premier opus .
Pie XIII, dans le coma, est, donc, remplacé par un nouveau pape. Celui-ci, choisi méticuleusement par les vicaires, "piloté" par le rusé secrétaire d'état Voielo, est un dandy de la gentry anglaise et devrait être plus faible que son insaisissable prédécesseur. Il s'avère, effectivement, différent et plus "accessible" en terme de religion, plus compréhensible et bienveillant envers la curie, plus rapidement populaire auprès des fidèles. Mais-sans trop spoiler-le scénario s'enlise de plus en plus lourdement, entre les thématiques récurrentes de l'homosexualité, de la sexualité, de la pédophilie, des addictions en ajoutant la menace terroriste, la question migratoire, le fanatisme et l'idolâtrie religieuse mais aussi les revendications féministes et notamment celles des moniales....Ca fait beaucoup ! Et je n'oublie pas, les questions également récurrentes de l'enfance, des enfants, des (lourds) handicaps et de la famille déjà abordées dans la première saison, visiblement très chères au cinéaste.
Donc, une saison -dans son ensemble- beaucoup plus "terrestre", beaucoup moins spirituelle, et ce malgré un casting impeccable (John Malkovich , Jude Law, Silvio Orlando en tête !), une inventivité et une beauté toujours très présente, une bande-son décalée réjouissante et un humour bienvenu, notamment dans les génériques.
Cependant, si pour moi, cette saison est en dessous de la première, elle retrouve et assez puissamment la grâce et la force dans ses (trois) dernières épisodes -impossible à dévoiler- d'où mon 8 sur 10 final. Alléluia !