The Newsroom par NicoAsLi
Grande déception que ce Newroom. Pourtant l'envie d'y croire était bien présente, parce que The West Wing, parce que Studio 60 nous laissé sur notre faim, parce que Sorkin est bon quand il décortique la machine à spectacle.
Pourtant, au bout d'une saison de Newsroom (et les derniers épisodes furent avalés péniblement pour se faire une idée globale), impossible de ressentir la moindre empathie pour les personnages. Ils m'énervent tous, dans leurs manies, leurs minauderies, leurs emportements. ça surjoue beaucoup (mention spéciale à Emily Mortimer), les chassés-croisés amoureux sont souvent grotesques.
Les 10 épisodes de la saison concentrent à haute dose toutes les ficelles habituelles de Sorkin pour faire monter la sauce ou la mayonnaise dramatique. Presque toutes ses séries commencent par cet instant magique où toute l'équipe oublie les dissensions et les rancoeurs pour se mettre en ordre de marche et accomplir vaillamment son devoir (contrecarrer une attaque, préparer un show, sortir un scoop). Les ficelles deviennent des cordes à noeud et on les voit arriver de loin.
Les épisodes Amen et 5/1 sont par moment insupportables de patriotisme dégoulinant et de mièvrerie exacerbée (ou l'inverse).
La meilleure idée est d'avoir placée la série dans la réalité de l'actualité
La plus mauvaise est probablement d'avoir fait de Will McAvoy un chevalier blanc, donneur de leçons mais-qui doute-quand-même-un-peu-de-sa-mission-et-de-son-talent-parce-que-merde-faut-pas-en-faire-un-super-héros-non-plus-ce-n'est-quand-homme-avec-ses-félures(failure)-et-sa-sensibilité.
Bloqué dans cette position, il nous prive de toute présentation nuancée du fonctionnement d'un média aux états-unis, il y a forcément les bons (Will et son équipe) et les méchants (la direction de la chaîne, les autres networks, le GOP, le Tea Party, les journaux people).
En matière de description des travers du journalisme US, Newsroom est encore très très loin de The Wire (Saison 5).