Pour commencer, je dois avouer que j'ai vraiment pris plaisir à regarder les 5 premiers épisodes de cette mini-série, et si je devais m'arrêter à ceux-la je donnerais facilement un 8. Le générique de début est proprement magnifique et colle parfaitement à l'ambiance et à l'enjeu, les personnages sont intéressants et crédibles (mention spéciale pour hugh laurie qui incarne parfaitement son rôle de trafiquant d'arme cynique, calculateur et désabusé), l’enchaînement des événements, la mise en place et le déroulement du scénario, etc... tout se laisse savourer avec régal. Je dois aussi ajouter que l'ambiance posé par les deux premiers épisodes était d'une rare beauté, la foule en liesse des rues du caire, l'atmosphère intimiste de l'hôtel nefertiti, le silence et l'immensité des sommets enneigés des montagnes suisses.. enfin bon j'ai très vite accroché, mais franchement quel dommage...
Evidemment il y à un parti pris scénaristique qui va plus ou moins dans le sens d'un james Bond avec un Tom Hiddleston dans le rôle du super-espion aux milles masques, méticuleux et élégant. Mais on l'accepte avec plaisir parce que le tout est réaliste, pondéré (ici pas d'explosions dans tout les sens ou de super gadgets), mais malgré tout haletant.. on sent tout l'enjeu de la série, et on voit au fur et à mesure se dessiner en arrière fond toutes les implications et les conséquences humaines qui se cachent derrière les strass, paillettes et villas dans lesquels se pavane ce marchand de mort qu'est Richard Roper (Laurie): guerres, corruption, blanchiment d'argent, sociétés écrans en tout genre, et logiques coloniales.
Cependant, la fin de cette série me reste en travers de la gorge, j'ai la sale impression qu'elle a été expédiée, baclée, et ce à grand renfort de grosses ficelles Hollywoodiennes:
Le 6ème et dernier épisode à été une énorme déception pour moi, j'ai comme l'impression que ce n'était pas la bonne fin, comme si on avait pris une fin de substitution et jeté la vraie par dessus bord. Le grand méchant revendeur d'arme fini dans le camion de ses acheteurs lésé, pour aller subir on ne sait trop quoi, tandis que notre héros fini avec la belle et avec un joli pactole, le butin du trafic ( parce qu'après tout on ne sait pas ou sont passé les 300 millions $). Partie sur une exposition et une critique subtile de certaines réalités politiques de notre époque, j'ai vraiment du mal a comprendre comment la réalisatrice à pu finir par s'embourber dans une telle caricature de film d’espionnage. Il y à vraiment des scènes grandioses, qui tapent juste, notamment la scène ou gromgoole justifie le trafic en affirmant sans ambages que nos gouvernements ont besoin de gens comme Roper pour que nos société continuent à être ce qu'elles sont, quand bien même elle me révolte profondément, je dois avouer que cette scène est génial par sa lucidité.
Mais enfin bon, il faut parfois se contenter de ce qu'on a, cette série reste correcte, même si elle m'a laissé un arrière gout un peu amer avec une fin aussi mauvaise. J'attends quand même de voir les prochaines productions de la réalisatrice, qui a peut être été pressée par le temps ou par les moyens.