Vous dévoiler ce que veut dire le titre, "The OA" serait une grossière erreur. Tout dans cette série originale Netflix est étrange, le temps, le rapport entre les gens, la façon dont ils agissent et communiquent, s’unissent. "The OA" est sans doute la grande série tant attendue en 2016, délivrée en toute fin d’année comme un cadeau.
"La miraculée du Michigan"
Pour ne pas déflorer l’intrigue et parsemer cette chronique de spoilers, on dira seulement que dans les premières minutes de "The OA", une jeune femme (Brit Marling, phénoménale) réapparait dans sa ville après une longue absence. Il y a sept ans, elle était aveugle, elle revient tout à fait voyante. Sa famille se demande si elle a été enlevée, durant ces années sans aucune nouvelle d’elle. Au lieu de raconter ce qu’elle a traversé à ses parents ou au FBI, la jeune femme enregistre des vidéos et tente de se connecter sur Internet mais on l'en empêche.
Envoûtement puissant
Dès les premières images, sans que l’on comprenne le moindre de ses agissements, elle déclenche une série de questionnements, que ce soit envers ceux qu’elle aime, qui la menacent ou l’admirent. Une scène du premier épisode vous glace, mettant en scène un molosse et des adolescents. Dès lors, soit vous abandonnerez la série après vous être assoupi, soit vous ne la quitterez plus et obéirez à l’injonction de l’héroïne nommée Prairie Johnson : "Je veux que vous fermiez les yeux, que vous imaginiez tout ce que je vous raconte comme si vous l’aviez vécu, comme si vous étiez moi". Et l’envoûtement commence, tout est mis en place pour que vous glissiez sur la pente de l’inconnu, de mondes souterrains, de dimensions insoupçonnées.
"Chaque choix ouvre de nouvelles possibilités"
Au travers des huit épisodes, on se prend au jeu habile des scénaristes, on frissonne, on s’émerveille de la créativité humaine, quand il s’agit de survivre ("On est tous morts un nombre incalculable de fois"), on se laisse embarquer dans un ballet hypnotisant, une danse tribale, une révélation : l’empathie peut changer le monde.
"The OA" frappe plus fort encore que "Stranger Things" (le côté revival des années 80 pouvant vite lasser) et s’érige à l’opposé des "Walking Dead" et autres sagas sanguinolentes tendues à l'extrême.
Brad Pitt a senti que "The OA" serait la série à soutenir cette année et l’a produite. On lui dit merci pour cette ode à la spiritualité, libre et sensuelle. Une odyssée vibrante, glaçante. Un conseil : regardez-la en version originale sous-titrée.
V. N.
Cette chronique est aussi publiée sur le site de Proximustv.be