« The Pentaverate », c’est typiquement le genre de série (ou de film… ou d’autres œuvres créatives littéraires ou artistiques quelconques) qui peuvent se voir, se lire, se regarder à deux niveaux d’interprétation différents.
Soit en se limitant au seul « premier degré » immédiat.
Si tel est le cas pour « The Pentaverate », on pourra n’y voir qu’une grosse pochade, vulgaire, triviale, potache, grossière, à l’humour plus que lourdingue, bref, une balourdise indigeste dont la forme, de prime abord, pitoyable et crétine, genre série « Z au carré », desservira totalement et définitivement le fond éventuel (si tant est qu’il y ait, de la part de l’auteur [Mike Myers], la volonté d’y mettre du fond…).
Soit, en se faisant une légère violence intellectuelle, en y cherchant un second degré (voire un troisième… un quatrième… un cinquième… etc., etc.).
Si l’on accepte de se faire cette « violence », si l’on est prêt à faire cet effort supplémentaire alors la perception que l’on aura de «The Pentaverate » sera tout autre et infiniment plus qualitative et intelligente.
Eh bien moi, sans ambages, j’ai opté pour la seconde alternative.
Et si d’aucuns pourraient trouver à redire sur un style et une narration puérile, naïve voire totalement idiote façon mauvais remake raté d’Austin Powers du même Mike Myers, j’y ai au contraire trouvé, au-delà de l’humour (certes parfois un peu pataud) et de quelques scènes vraiment désopilantes durant les 11 épisodes de la série, une finesse, une pertinence et une justesse de la critique de nos sociétés contemporaines qui se posent là.
Les symboliques utilisées par Mike Myers sont parfois grosses comme du gros sel (comme par exemple le gros œil torve à l’intérieur du triangle qui figure le « méga-ordinateur » dirigeant le monde) mais elles sont aussi parfois, et le plus souvent, bien plus subtiles.
Et, au-travers de celles-ci, la critique acerbe de notre monde contemporain est bien présente.
Et pleinement pertinente :
- de la médiocrité crasse, abyssale, infinie des dirigeants politiques contemporains ;
- de l’incurie sans limite de la sphère médiatique et journalistique ;
- de l’influence croissante et si néfaste de la clique franc-maçonnique qui se croit autorisée, au nom d’un « entre-soi-entre-gens-très-intelligents » et d’une cooptation obscure, à édicter de nouvelles règles sociétales toutes plus délétères et décadentes les unes que les autres;
- de la prééminence de cette nouvelle oligarchie des « ultras-riches », ces archi-méga-multi-milliardaires qui, parce qu’ils ont eus, une fois dans leur vie, une idée commerciale ou technologique de génie qu’ils ont réussi à imposer à tous les consommateurs de la planète, se pensent légitimes désormais à se poser en bienfaiteurs philanthropes (Cf. Bill Gates et sa nauséabonde fondation « Bill-et-Mélinda-Gates » avec l’OMS), en « nouveaux philosophes » (Cf. Elon Musk) ou en grands-ordonnateurs des relations humaines (Cf. Mark Zuckerberg ou Jeff Bezos).
Donc, de mon point de vue (je le reconnais volontiers : mon « point de vue » n’est que celui de l’idiot de base, noyé au milieu des 8 autres milliards d’idiots de base qui peuplent actuellement notre pauvre planète…), « The Pentaverate » est une excellente série.
Et si vous voulez accepter d’avoir un dernier avis du crétin de base que je suis, je ne saurais que trop vous conseiller d’embrayer, juste après le visionnage de « The Pentaverate », avec le film « Idiocracy » de Mike Judge.
Vous aurez ainsi une vision parfaite du monde dans lequel nous vivons et, surtout, vers lequel nous courrons allègrement !
(pour les plus lucides d’entre nous il nous reste une solution : le suicide !)