The Real Failure
TL;DR : nope. Allez, on se regarde dans les yeux et on se dit la vérité : si vous êtes tombé ici c'est bien parce que le sujet des LGBT vous intéresse plutôt personnellement, ou disons, que votre...
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le 25 avr. 2016
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TL;DR : nope.
Allez, on se regarde dans les yeux et on se dit la vérité : si vous êtes tombé ici c'est bien parce que le sujet des LGBT vous intéresse plutôt personnellement, ou disons, que votre pote Jacques -- que personne n'a jamais vu d'ailleurs -- lui, il est gay, et par une série de conséquences alambiquées, vous êtes tombés sur The Real O'Neals.
Comme vous n'êtes pas dupe, et que vous savez bien que plus personne ne se fait appeler Jacques depuis l'an 6, vous percevez sans doute avec quelle ironie je remet en question l'hypothèse qu'une personne lambda, c'est à dire très probablement hétérosexuelle, puisse s'engager dans une série qui traite de l'homosexualité à l'adolescence. C'est un point plutôt crucial à mes yeux, car il m’apparaît tout de même assez clairement que faire une série sur les gays, pour les gays, ça n'est pas prêt de souffler un vent de bon sens dans le cerveau des Hommes un peu lents à accepter la différence.
D'ailleurs, en remarquant que 90% de notre culture, de ces histoires que l'on raconte depuis des siècles dans les romans, les opéras, les films ou les séries, trouvent leur source dans la figure du couple homme-femme, on pourrait se dire : "Tiens, mais, si on veut parler de couples homosexuels, peut-être faudrait-il songer à changer nos codes narratifs ?"
Eh bah nan, Casey Johnson et David Windsor, ils en ont rien à foutre des codes narratifs : le moule, il a été bien rôdé, pourquoi on s'emmerderait à raconter une histoire différente des centaines d'autres qui l'ont précédé ? The Real O Neal's est donc une histoire comme les autres d'un ado qui, au lieu d'avoir le béguin pour des nanas, kiffe les mecs, grands dieux, que de changement.
Peut-être certains diront " Mais attend, c'est pas justement ça le truc ? Montrer qu'être gay, c'est être comme les autres ? ". Voilà de bien nobles sentiments tout à fait justifiés, auxquels je rétorquerais qu'il existe déjà d'autres séries où un personnage secondaire joue parfaitement son rôle de gay/lesbienne intégré(e). En particulier je pense à une comédie américaine (jamais diffusée en France me semble-t-il), War at Home, où Rémi Malek (actuel héros de Mr Robot) fait son coming out au fil des saisons, le tout avec une bonne dose d'humour américain.
(Ah oui car, disons le, The Real O'Neals échoue complètement sur le plan de l'humour, on les a perdu au radar.)
Donc qu'apporte cette série face à l'offre existante ? Pas grand chose si ce n'est un paire de sourires gênés. The Real O'Neals souffre douloureusement de l'effet carton pâte : tout est aussi factice que la pub danoise de 99 Francs. On a la terrible impression d'une famille qui vit seule et qui, au besoin, se fait déranger ou va chercher d'elle même quelques personnages perturbateurs pour montrer qu'elle existe. Le soleil brille depuis 8 épisodes, leurs dents sont parfaitement blanches, et en pleine puberté, la peau du jeune Kenny n'a pas un seul bouton. Adieu catharsis, si un jour tu as été là.
En soi, prendre l'approche comique centrée sur un ado gay n'est pas une mauvaise idée, mais il faut dire qu'à part le joli minois de Noah Galvin (acteur principal), rien ne semble pouvoir arrêter cette série qui creuse jusqu'aux enfer. Bien sûr, il y a bien une ou deux situations qui tirent un sourire, dans l'hypothèse où vous vous êtes vous même retrouvé dans ces situations burlesques, mais je ne donnerai pas plus de 3/10 à une série qui se veut quasi-révolutionnaire mais qui présente un ado gay qui, une fois révélé, doit nécessairement lire des magazines de mode et se passionner pour les derniers potins de Voici.
Mais que faire alors :'( ?
Si vous n'êtes pas un ado prépubère, la triple-série Cucumber, Banana, Tofu, semble présenter un point de vue bien plus réaliste et drôle du monde LGBT, accent british en plus.
Créée
le 25 avr. 2016
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