The Shadow Line par Gaby Aisthé
En quête de la filmographie de C. eccleston, je suis tombée sur cette petite série. Un bon point pour elle. Série britannique, deuxième bon point. S. rea et L. sharp étaient, pour ainsi dire, la cerise sur un gateau qui me paraissait fort appêtissant. Et de fait, mon appêtit a été rassasié.
The Shadow Line est une série comme les anglais savent si bien en faire. Sans chichis, sans bling bling, mais avec beaucoup de talents et de réflexion.
Moi qui ne suis pas vraiment fan des histoires de mafia, je me suis laissée prendre très rapidement par celle ci. Pourquoi ? Parce que nous sommes ici dans quelque chose de réaliste. Ce qui compte, ce sont les calculs, les relations humaines, l'instinct et non pas le fait de nous en mettre plein la vue.
Ainsi, les personnages principaux sont bien développés (bien que la série ne compte que 7 épisodes, ce qui est assez court). Chacun à ses propres motivations, que ce soit l'argent, le pouvoir, le contrôle, la famille etc., et ces motivations se dessinent progressivement afin de maintenir le mystère et l'ambiance nécessaire à ce genre d'oeuvre.
L'affaire - ou les affaires, c'est selon - est bien développée. Rebondissement, progression, marche arrière, échec et réussite, tout s'entrêle harmonieusement, et si certains trouveront peut être tout cela un peu compliqué, il suffit simplement de se plonger dans la série pour ne pas se retrouver largué.
En ce qui concerne les acteurs, ils sont tout simplement parfaits.
Ejiofor nous campe un policier en quête de son identité profonde et s'avère convaincant. Il ne sombre ni dans la caricature, ni dans le pathos, ni dans l'héroïsme béat. Les réactions de son personnage sont humaines, tout simplement, et il les retranscrit bien.
Mais le meilleurs est à venir.
Je parlais plus haut d'Eccleston, ma première motivation pour cette série. Et très franchement, le voir dans ce rôle confirme l'idée que je me faisais de lui. Incarnant ici un personnage bien différent du Docteur (sisi, le premier Docteur Who de 2005, souvenez vous), il incarne très bien ce mafieux qui ne tient plus vraiment a en être un. Son personnage agit par amour, par desespoir, pour conserver le maximum de souvenirs avec sa femme (joué avec élégance et sensibilité par une Harp très bonne dans ce genre de rôle torturé). Honnêtement, son interprétation m'a réellement permit de ressentir de l'empathie pour son personnage, voir même une certaine sympathie. On tremble non pas pour le mafieux, le dealer, mais pour l'homme d'affaire, le mari desespéré, l'ami loyal, et c'est ce qui fait la force du personnage. Il n'est pas simplement un mafieux sans foi ni loi, bien au contraire.
Son vieil ami et assistant (dont j'ai mangé le nom) est quant à lui discret mais bien placé, bien joué, et permet comme chacun d'en apprendre plus sur lui même et sur le monde dans lequel il navigue.
Enfin, S. Réa est touours aussi bon dans un rôle vraiment bien construit. Mystère, questionnements, le spectateur oscille tout d'abord entre sympathie et antipathie pour ce Gatehouse sortit de nul part. Ami, ennemi ? Et de quel camp ? Cela, Rea sait très bien le faire et incarne un personnage impeccable, plein de sang froid, de retenu et malgré tout, guidé par ses émotions, ses volontés personnelles.
Pour ce qui est du reste, tout est à la hauteur. Ambiance, musique (mention spéciale d'ailleurs pour celle du générique), décors, mise en scène, le spectateur à tout ce qu'il lui fait pour se mettre dans le bain, sombrer dans cette série et ne relever la tête à la fin du septième épisode, un peu sur le cul (en tout cas, j'ai trouvé ce final merveilleusement bien imaginé, le meilleurs possible pour la série selon moi, avec réponses, émotions, évolutions).
Le seul bémol que l'on pourrait me tionner concerne le rythme un peu lent de la série. Une rythme qui est celui qui convenait à la série, mais qui pourra surprendre, voir même agacer les téléspectateur habitué aux séries à 100 à l'heure. (Pour ma part, il m'a fallut un épisode, le temps de bien me plonger dans l'histoire, pour que ce rythme ne me dérange plus.).
Au final donc, une série de haut niveau, avec une histoire complexe mais bien ficelée, des acteurs géniaux, une ambiance très bien posée et un générique envoutant (ce qui ne gâche rien). À voir évidemment en VO pour la savourer dans son entièreté.