La BBC a décidément le vent en poupe. Après Luther, The Shadow Line se révèle être une nouvelle excellente série policière, en format court de 7 épisodes.
La trame scénaristique est trop dense et compartimentée pour être résumée en quelques lignes. Il est question de magouille, deal de drogue, rédemption et quête identitaire, principalement. L'histoire ne déçoit donc pas, et ce jusqu'au bout du dernier épisode. Sur le fond c'est donc du lourd.
Dans l'esprit je ne m'attendais pas à quelque chose d'aussi noir. Ici le second dégrée n'existe pas, il n'y a aucun humour, jamais. La tension est omniprésente et chaque dialogue est ciselé à l'extrême. L'oppression ne redescend donc nullement. L'ambiance générale est glaciale, à l'image DU personnage emblématique Gatehouse. La série vaut le coup d'oeil rien que pour le personnage et son interprétation. L'incarnation du tueur froid, dont le rythme cardiaque ne varie jamais, ne s'emballe jamais. Un tueur froid mai aussi dangereusement intelligent. Une arme redoutable en résumé. Les autres personnages ne sont pas en reste et sont également très bien interprétés. De ce point de vue le casting assure.
La réalisation fait la part belle à la sobriété, soutenant le coté glacé de l'atmosphère. Pas de surenchère, pas d'explosion, pas d'acte gratuit. La série est relativement violente visuellement, mais c'est sa violence contenue, ressentie, qui tape le plus fort.
Pas la moindre concession, quasiment aucun glamour, la féminité réduite à la portion congrue, ici on ne plaisante pas. On est pris à la gorge dès le la scène d'ouverture du premier épisode et on ne se remet à respirer qu'au générique du dernier. Si c'est pas un signe de qualité....
Mention très bien à l'ambiance sonore, musicalement discrète, mais très calibrée sur les sons du quotidien, ce qui renforce l'immersion et l'intensité.
Une belle petite perle So British en somme. Des productions de cette qualité on en redemande, beaucoup d'autres.