C'est avec beaucoup de difficultés que j'écris cette critique, car aucun mot, aucune phrase, aucun effet de style ne pourra rendre compte de la claque que je me suis prise la première fois que j'ai vu la série - ni la deuxième mandale de la seconde vision intégrale.
The Shield est, à bien des égards, la représentation même de ce que j'aime au cinéma : une mise en scène au service du récit tout en restant virtuose (un modèle du genre, et dieu sait que j'aime très modérément les caméras portées), un scénario dense et plein de rebondissements, des personnages fascinants d’ambiguïté et une absence totale de morale. A mes yeux, Vic Mackey est probablement l'un des plus beaux personnages de l'histoire de la télévision, tour à tour attachant et repoussant, porté par un Michael Chiklis qui ne trouvera plus jamais un rôle de cette envergure.
Bon, j'avoue, quelques facilités scénaristiques m'ont parfois fait réagir, notamment un quota un peu trop important de "Deus ex machina", mais c'est bien peu de choses en comparaison de la dimension tragi-comique du récit que Shakespeare lui-même n'aurait pas renié (oui, j'aime cette comparaison) avec son lot de fraternité bafouée, d'amitiés brisées, de sacrifices, de parricides et de trahisons en tous genres. Et puis quel final !
Mais tout ceci n'est que banalités, des éloges faites mille fois à cette série incroyable qui mérite d'être revue régulièrement pour en cerner pleinement les qualités innombrables. Je divague, je soliloque, je fais court : The Shield est un chef-d'oeuvre incontestable.