Critique par saison, contient du spoil, ne pas lire plus que vous n’en avez vu, à laisser hors de portée des enfants, ne pas utiliser chez la femme enceinte, ne pas reproduire les faits chez vous. Ceci est un message de la raison.
SAISON 1 : Les coups et les bleus : premiers pas dans la police
The Shield est une des meilleures séries que j’ai pu voir, et on peut dire qu’elle commence fort ! Son pilote est magistral, une fois arrivé au bout, il est quasiment impossible de ne pas être pris dans l’histoire, dans ses engrenages et ses enjeux, de ne pas avoir envie de continuer.
On nous présente Vic Mackey, chef de la « Brigade de choc », une unité anti-gang de la police de Farmington, à Los Angeles. Cette unité est très efficace, seulement voilà, le capitaine David Aceveda la soupçonne d’utiliser la manière forte, voire extrême, et d’être corrompu. On comprendra vite que ceci n’est pas qu’une supposition… Aceveda va ainsi tout faire pour précipiter la chute de Mackey et le renvoyer des forces de l’ordre. Ce dernier ne le prend pas au sérieux et à plus important à faire en luttant avec sa chère équipe, qui le vénère, contre la guerre des gangs.
En parallèle, nous suivons le quotidien agités des membres du « bercail », le poste de police de Farmington, anciennement une église. Certains essaieront également tant bien que mal de faire chuter Mackey et sa « strike team », par diverses accusations toutes bien fondées mais déjouées.
Cette saison fait bien plus que poser les bases, elle nous invite dans un univers dense et existant, tangible et excitant, où tous les coups sont permis et où chaque personnage tente de dépasser l’autre : ils ont tous beaucoup à gagner… mais encore plus à perdre.
SAISON 2 : Ne pas avoir la peau lisse
Cette saison prend un enjeu plus personnel du point de vue des personnages. On sent mieux leurs pensées, leurs désirs, leurs craintes, la double vie qu’il mène (policier, et membre d’une famille, les deux étant parfois difficilement conciliables). L’étau se resserre sur la brigade de choc, qui est plus surveillée et crainte. Les personnages secondaires sont plus agréables à suivre, leur quotidien étant plus passionnant encore. On en apprend également plus sur leur passé, mais c’est bien l’avenir de Vic & Cie qui nous importe : ils sont allé trop loin, un nouveau délit s’ajoute à leur CV. Les temps s’annoncent difficiles…
Alors que les personnages gagnent tous en intérêts, en épaisseur, tous les liens entre eux deviennent bien plus complexes, ce qui fait de cette saison une réussite, et annone une suite toujours meilleure. La tension est palpable sur plusieurs épisodes et Farmington prend réellement vie. Rien n’est laissé au hasard, tout à une conséquence, ce qui n’est pas réglé de suite le sera plus tard.
SAISON 3 : On ne badine pas avec Vic Mackey
Certaines conséquences à nos actes arrivent plus vite que prévu. C’est ce à quoi sont confrontés ici les personnages. Cela va les rendre encore plus menaçants, encore plus menacés. Pour ne pas tourner en rond, la série prend un tournant en modifiant le rôle de certains personnages au sein de la série. Cela ne se fera pas que par des changements de fonctions, mais aussi des changements de principes, des changements d’idéaux, suite à des actes découlant d’eux-mêmes, ou à cause des agissements des autres.
J’avoue que cette saison m’a moins marqué, mais elle était nécessaire. Elle apporte beaucoup aux personnages, qui ne feront qu’évoluer par la suite.
SAISON 4 : So Close
Comment évoquer une menace grandissante dans une série qui gagne de plus en plus en intensité ?
Pour répondre à cela, The Shield envoie du lourd : un nouveau personnage joué par une actrice connue (Glenn Close), et dont les motivations sont brutes, et le caractère indécis.
Seulement voilà, ce personnage m’a posé des soucis.
Oui, le personnage est bien écrit. Oui, il est bien joué. Oui, il apporte beaucoup à l’histoire. Oui, il fait avancer les choses. Oui, on le voit trop. O… Voilà, c’est dit… Je trouve qu’on voit beaucoup trop Glenn Close, elle est beaucoup trop centrale dans cette saison, trop présente à chaque épisode. J’abuse sûrement, je n’aime pas trop l’actrice… Quoi qu’il en soit il est vrai qu’elle reste un bon personnage de la série.
Si cette saison m’a un peu déçu, (et je pense que la majorité ne sera pas de mon avis, cette saison 4 est en général bien appréciée), fini de rire. Nous voilà arrivés à la saison 5, désormais plus rien ne sera décevant. Avançons peu à peu vers la fin de cette série, avec les trois meilleures saisons !
SAISON 5 : Forrest, oui, t’écœures !
Comment évoquer une menace grandissante dans une série qui gagne de plus en plus en intensité ?
Pour répondre à cela, The Shield envoie du très lourd : un nouveau personnage joué par un acteur connu (Forest Whitaker), et dont les motivations sont strictes, et le caractère douteux.
Ce personnage est l’un des meilleurs de la série, tout simplement. Il est génial, chaque scène avec lui est un régal, on sent sa démesure, sa folie, son humanité, son désir de vaincre.
Il sera l’ennemi numéro 1 de Vic dans cette saison jouissive, où certains vieux dossiers commenceront à resurgir. Jamais le doute pour les personnages et les spectateurs n’aura été si présent, tant celui-ci est imprévisible et talentueux.
Un grand rôle. Il mène la danse pendant cette saison pivot, aisément du début à la fin.
La fin… parlons-en de cette fin. Quelle est la chose la plus marquante dans une série, surtout au bout de cinq saisons ? La mort d’un personnage principal. Ici cette mort est inattendue, inévitable, marquante. La scène de fin est impressionnante… On peut dire merci à Walton Goggins qui offre une prestation remarquable.
On sent clairement la fin de la série approcher. On peut se demander comment elle va faire pour tenir encore deux saisons… Ce qui est sûr, c’est que ces deux dernières seront du même niveau.
SAISON 6 : Le cri de « Où est Lem ? »
C’est fait.
Lem est mort.
Shane veut mourir.
Vic veut la mort de Shane.
Les enjeux seront à présent différents. Tout en continuant la série en faisant tout ce qui fait sa marque de fabrique, cette saison s’attarde sur d’impressionnants moments de tensions, non pas par de l’action, mais par un certain stress, une certaine appréhension du fait qu’à présent tout peut arriver. Malgré sa mort, Lem reste central, son rôle étant même plus important que jamais. La relation entre les personnages est mise à mal, la confiance n’a plus son mot à dire, tandis que petit à petit, des choses oubliées continuent de réapparaître….
Peu de chose à dire sur cette saison, elle est juste parfaite. Un vrai choc, chaque épisode nous amène l’envie directe de voir la suite, et ce sera ainsi jusqu’à la conclusion de la série.
SAISON 7 : The Shield
Comment marquer définitivement les esprits ? Comment rester dans les mémoires ? Comment passer à la postérité ? Comment une série peut-elle finalement laisser son empreinte ? Par un final d’exception ? Oui. Mais là où certaines séries s’accorderont pour tout balancer lors du dernier épisode, c’est ici différent.
Toute la saison n’est qu’une conclusion épique à l’épopée de cette police, de cette brigade, de ces divers criminels.
The Shield nous offre une conclusion dantesque, absolument parfaite, logique, sublime et cruelle.
Qu’il est marquant de visionner les derniers instants de fabuleux personnage à l’écran, surtout quand cette fin est à ce point hallucinante.
Je pense particulièrement à Ronnie, personnage assez au retrait (surtout dans les premières saisons) qui offre là une bien triste et abominable fin.
La dernière scène s’attarde sur le héros. L’anti-héros plus précisément.
Lui qui a fait tant de bruit, causé tant de fureur, assis… dans le silence le plus profond.
Un dernier geste.
Fin.
Conclusion :
The Shield est une série remarquable de A à Z. Avec peu de défauts, elle a su en 7 saisons nous proposer un show magistral, comportant son lot de scènes cultes et de personnages hauts en couleur.
Une de ces séries inoubliables…