Décidément, les japonais ont du mal à se renouveler. Histoire de famille, de culpabilité, de désirs inassouvis, on retrouve, à mon sens, tous les éléments qui participent au bon anime. Mais alors, c'est bon, ou pas ?
Kyosuke, 17 ans, rentre chez lui un soir. Le bougre vit dans une église (si si). Il découvre alors, baignant dans son sang, le corps de sa mère, visiblement bonne soeur. Courant à son chevet, il l'enlace, mais cette dernière lui plante un poignard dans le coeur. Contre toute attente, Kyosuke survit, apprend qu'il a des pouvoirs, une soeur et plein d'ennemis.
Ça, c'est pour le résumé rapide. Dans le détail, l'histoire reprend des ficelles éculées. Le héros qui se sent coupable, qui veut protéger, dont la naissance est le fait de vils complots, qui porte sur ses épaules le poids d'un destin qui lui impose de tuer/piller/détruire la vie des innocents. Du coup, on tombe dans les scènes d'introspection à l'argumentation bancale, vue et revue dans de si nombreuses séries. Je suis assez mauvais sur ce coup, mais avouez qu'on en a vu, des longues interrogations sur le sens de la vie. On notera, pour le panthéon des répliques stupides le "Nous sommes peut-être différent sur le plan de l'apparence, de l'intelligence et de la force, nous n'en restons pas moins humains". Ah ? Merci, alors...
Et là, c'est pour la partie introspective. Visiblement, la famille de Kyosuke est faite de traîtres, de scélérats et de scientifiques déments, ce qui donne son lot de révélations familiales. C'est pas une guerre qui leur fallait, c'est une bonne thérapie de groupe. Et côté thérapie, les braves gens ne savent s'exprimer qu'en se collant des pains. C'est bien simple, Kyosuke semble avoir un visage qui résonne comme une invitation à phalanges. Bon, on veut bien le voir se battre entre deux jérémiades, mais il faut avouer que le concept, tout japonais, de la baston comme unique moyen de communication des choses dites « essentielles », ça commence à devenir redondant.
Mais alors, pourquoi une telle note ? Parce que malgré un scénario un peu brouillon, des épisodes inégaux et du character design bancal, la qualité de The Soultaker tient essentiellement à sa mise en scène, très travaillé, peut-être un peu trop recherché, mais que j'ai trouvé particulièrement intéressante parce qu'elle met en avant l'ambiance formidable dégagée par l'anime. De plus, quelques épisodes se révèlent puissants et, passionnants. On ne peut pas tout pardonner, mais fatalement, il y a du bon, du très bon même. A voir, donc.