voyage au bout de l'enfer

The State arrive en France avec une réputation de série polémique montrant l'état islamique sous un jour trop "favorable",qui refuserait de condamner clairement les atrocités de l’état islamique. Disons le de suite, cette accusation est totalement infondée, et on voit mal qui, après la vision de cette oeuvre, irait s'embrigader. Si l'exposition du premier épisode montre sous un jour presque attrayant l'arrivée des 4 jeunes britanniques dans l’État islamique - notamment de leur fraternité - c'est pour mieux les plonger dans un enfer humain ou absolument rien ne leur sera épargné.

Tortures, guerre, esclavage des femmes, viol d’enfants, décapitations, répression sanguinaire des femmes et des homosexuels, l'interdiction de diffusion au moins de 12 (sur canal) apparaît bien faible au regard de l'insoutenable vision de la violence barbare qui se déchaîne.

La grande force de the state est ailleurs, justement dans ce qu'elle arrive à montrer que les monstres qui commettent ces crimes sont, soit des bourreaux nés (le directeur de l'hopital), soit des gens qui, petit à petit, sombrent dans la banalité du mal (pour reprendre l’expression de hannah arendt), et abandonnent leurs idéaux les uns après les autres pour ne vivre que par le sang et la violence.

L'épisode initial, et sa vision "favorable" de la oumma en syrie, soit la communauté universelle des musulmans, prend alors un sens particulier en ce qu'il montre des êtres humains, déracinés dans leur propre pays, des gamins perdus rêvant aussi d'un idéal religieux, avant d'abdiquer de tous leurs principes d'individus dotés de conscience envers leurs frères humains.

Les explications théologiques de plus en plus foireuses sur la guerre à mener envers y compris les musulmans, la vision répété des tortures et violences sans fin, l'interprétation des textes du coran dans le sens le plus tordu finiront de vider le cerveau des plus faibles, qui seront devenus, sur le couvert de leur foi, des monstres sanguinaires.

Et ceux qui réussiront à éviter l’endoctrinement paieront le prix fort - traites aux yeux de tous.

The state est donc une mini-série efficace, (4 épisodes) forte, invitant à nous interroger sur ce que nous pouvons faire nous, occidentaux, pour éviter qu'une génération d'enfants se perdent dans les sables du désert syrien.