Me direz-vous, étrange de nommer une critique ainsi, en particulier lorsqu'elle concerne une oeuvre remplie de beauté, de douceur et de poésie. En réalité, c'est simple : le jour où j'ai entendu pour la première fois le Dark Side of the Moon des Pink Floyd, j'ai su : cet album sera mon préféré toute ma vie. C'est grandiose, élégant, ça groove, on ne s'ennuie jamais et le final donne envie de s'endormir sous ses draps pour cinq cents ans. Eh bien The Tatami Galaxy, c'est à mes yeux exactement la même chose.
On a, dès le début, une intrigue pleine de promesses, un univers rempli d'un nombre infini de possibilités qui pourraient être explorées en huit cents cinquante épisodes qui seraient probablement plus passionnants qu'un condensé de DBZ, mais non, c'est encore plus intelligent que ça. Les premiers épisodes ont un rôle rythmique, tout va très vite, il y a beaucoup d'évènements sans aucun lien à tel point que si on lève les yeux une minute on peut s'y perdre, mais la fin d'un épisode vient toujours... remettre les pendules à l'heure. Puis, à un certain instant, tout se transforme : le concept de la trame évolue, se ramifie, se complexifie, s'intensifie, jusqu'à une apogée unique en son genre, où trop d'émotions pullulent pour que n'importe quel humain conserve ses idées claires. Et enfin, le final. Après avoir fait des montagnes russes introspectives et bouleversantes, les rails disparaissent, et on s'envole en fermant les yeux. On veut que ça ne s'arrête jamais, mais on ne veut pas de suite. C'est comme une oeuvre figée, ancrée dans les mémoires : une fois qu'elle existe, personne n'a plus envie de la toucher, seulement de la redécouvrir comme si c'était la première fois.
Afin d'apporter un avis un peu plus relatif, l'esthétique est folle. Elle est unique, presque dérangeante la première fois, si l'on a pas l'habitude de regarder régulièrement du visuellement "non normé".
La narration est probablement la seule jamais écrite à ENFIN suivre le véritable rythme d'une pensée venant d'un humain avec un QI normal : le héros ne nous dit pas ce qu'il pense, on l'entend penser, on l'entend réagir à tout ce qui l'entoure, sans cesse. Comme chacun. Et c'est ce qui rend cet anime touchant... Car par moment, ni les mots ni la pensée ne sont assez pour décrire une émotion.